Soutenir l'Eglise
Trouver ma paroisse
Espace Membres

Dimanche 16 mai

Commentaire de l’évangile : « Qu’ils soient un, comme nous-mêmes » (Jn 17, 11b-19)

Reprenez les termes qui reviennent dans cet évangile qui débute ce qu’on appelle la prière sacerdotale de Jésus, sa prière comme prêtre : On a un peu l’impression d’un ramassis, d’un condensé de tout ce qu’il a dit, de ce qu’il pense, de ce qu’il dit à voix haute quand il prie. Dans l’extrait d’aujourd’hui, on trouve 4 phases :

  • La prière pour garder le disciples unis. Jésus sait très bien comment on fonctionne, nous les hommes : il nous faut un chef. Et du coup, on se tape dessus pour le devenir. Regardez ce qui se passe pour la présidentielle de l’an prochain… Cet appel à garder les disciples unis dans son nom, dans ce beau nom de Christ, nous les chrétiens, nous n’y sommes pas parvenus : Dissensions entre les chrétiens des premiers siècles sur J2sus, vrai homme, vrai Dieu… On ajoute les crises orthodoxes, les différentes réformes protestantes, plus récemment les querelles des intégristes, des charismatiques… Pourtant, cette question de l’unité est centrale, car elle nous enjoint à aimer notre prochain, à ne pas l’exclure, mais à toujours chercher à l’intégrer. C’est ce que fait le pape François au cours de son mandat… Cette prière, c’est celle qui devrait habiter notre cœur. Comment dire au monde l’amour de Dieu si on se tape dessus entre frères ? Certes, nous sommes comme dans toutes les familles, où il y a des différents à certains moments. Mais devant cette insistance de Jésus, ne devrions-nous pas tous faire mieux ?
  • Jésus invoque ensuite pour ses disciples la joie qui est la sienne. Il fallait oser, à quelques heures de monter sur la croix, parler de cette joie. Cette joie, c’est celle de la plénitude, d’une présence qui vient nous habiter et nous combler… Je vous invite à lire la lettre de St Jean, dont la seconde lecture nous donne un extrait… Cette joie, c’est celle de se savoir aimés de Dieu. Qu’y a-t-il de plus important, de plus beau que cela ? Cette joie, c’est celle qui n’empêche pas le malheur de nous frapper mais qui nous dit que ce n’est rien en comparaison du fait d’être avec Dieu. C’est cette sérénité profonde des croyants véritables, qui ne s’effrayent pas devant les assauts du mal, car ils savent que la Vie est plus forte que la morte. C’est une joie paisible, une joie rassérénant.
  • Après ce passage sur la joie, Jésus rappelle le don de sa parole, une parole qui, si elle est prise au sérieux, si elle est vécue, provoquera la haine du monde pour les chrétiens. Car aimer ses ennemis, c’est aujourd’hui signe de faiblesse. Partager, accueillir, aimer, c’est se mettre dans une position qui n’est pas acceptée, ou peu, dans une société aujourd’hui, et déjà plus tôt, individualiste. Vivre cette Parole qui pardonne, c’est accepter d’être compté pour rien, d’être décrédibilisé, d’être vu comme sans envergure, sans personnalité. Pourtant, nous le savons bien, c’est tout le contraire. Quelle force de caractère il faut pour s’en remettre aux autres, pour ne pas se projeter dans la violence, pour ne pas tenter de se sauver mais de donner sa vie pour ses amis… Vivre de la Parole de Dieu, c’est provoquer le monde, qui ne peut le supporter… C’est là où notre unité nous protègera, c’est là où la joie qui est la notre sera notre rempart…
  • Et Jésus continue en implorant le Père, son Père, de sanctifier les chrétiens, ses disciples, dans la vérité. De les rendre saints par cette vérité, en les envoyant dans le monde pour l’annoncer, pour la vivre. Car c’est bien joli d’avoir découvert tant de choses, mais encore faut il pourvoir les vivres, les partager, et c’est cette œuvre qui nous rend saints. Ou plutôt, qui témoigne de l’action de l’Esprit Saint en nous, qui témoigne de notre ouverture à l’action transformante de l’Esprit. C’est cette capacité de changement qui est notre sainteté, car alors on laisse la Parole de Dieu, on laisse cette joie et cette unité qui nous habite devenir contagieuses. On permet à Dieu d’être visible et agissant dans le monde. On ne s’intéresse plus qu’à nous, à notre bien-être, à notre « paradis » à venir, mais on entre dans l’amour total, l’amour désintéressé, cet amour dont St Jean nous disait dans la seconde lecture : « Dieu est amour : qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui ». Voilà comment Dieu nous sanctifie, voilà comment nous devenons saints : en vivant notre foi, pas simplement pour nous, mais largement, malgré les risques, malgré le monde qui ne nous accueille pas toujours.

Cher ami, je ne sais pas où tu en es de ton parcours de foi, à quel endroit tu te reconnais dans ce que Jésus demande pour nous. Mais je ne peux que t’inviter à prendre cette prière au sérieux, à la reformuler à ton tour, avec tes mots, à oser vivre cette prière, à te dire que si Jésus l’a faite pour nous, pour toi, pour moi, c’est qu’elle a du sens et qu’elle mérite d’être prise au sérieux. Pour vivre enfin cette unité que tous, au fond de nous, nous recherchons, malgré nos différences, ou plutôt avec nos différences, pour recevoir pleinement sa joie, pour vivre et mettre en œuvre cette Parole que nous entendons et pour en témoigner… Oui Seigneur, ouvre mon cœur à ton Esprit pour m’aider à répondre à ton appel, à vivre ce projet que tu me propose, celui d’être vraiment chrétien, d’être appelé moi aussi ton enfant…

Stéphane Jourdain

Partager