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Jeudi 29 avril

Méditation de l’évangile du jour (fête de Ste Catherine de Sienne) : « Venez à moi, vous tous, qui peinez sous le poids du fardeau » (Mt 11, 25-30 )

Nous sommes cette foule accablée par la vie avec ses pesanteurs et ses faiblesses, avec ses espoirs déçus et des promesses non tenues, à qui Jésus adresse son appel : « Venez à moi vous tous qui peinez sous le poids du fardeau !» Lui qui a tout porté sur ses épaules avec sa croix, nous invite à nous appuyer sur lui. Il nous tend la main. Il nous propose même de prendre sur nous son joug. Est-ce un poids supplémentaire, un fardeau de plus ?

Ne nous trompons pas. Pour comprendre cette parole de Jésus, il faut avoir connu les paysans des anciennes générations. Ceux-ci ne possédaient pas de tracteur. Ils travaillaient avec des bœufs qui étaient reliés l’un à l’autre au moyen d’un joug. Ils pouvaient ainsi tirer des fardeaux très lourds, remorque de foin, de bois, machine agricole… Un tout seul ne pouvait pas tirer ce fardeau, mais reliés l’un à l’autre au moyen du joug, ils étaient plus forts et tout devenait possible.

Le Christ voit le lourd fardeau que nous traînons tout au long de notre vie. Mais il ne veut pas nous laisser seuls. S’il nous invite à prendre son joug, c’est précisément parce que ce fardeau il veut le porter avec nous. Cela ne sera possible que si nous acceptons d’être reliés à lui. Ce qui est important c’est cet appel : « Venez à moi ! » Or quand l’épreuve et le désarroi sont trop lourds, on ne veut voir personne. Celui qui souffre est tenté de s’enfermer dans le silence et l’isolement. Il est convaincu que personne ne peut le comprendre ni le soulager.

« Je referai vos forces », nous dit Jésus. Cela veut dire qu’il vient nous relever par une force intérieure nouvelle. Il veut nous faire revivre, renaître. En nous donnant son Esprit Saint, il nous donne une énergie nouvelle pour marcher à nouveau et repartir vers une nouvelle étape. Nous ne serons pas dispensés de nos responsabilités. Nos fardeaux n’auront pas disparu. Mais ils cesseront de nous anéantir. Nous ne serons plus seuls à les porter.

La bonne nouvelle de ce jour, c’est que l’Evangile est libérateur parce qu’il dénoue des liens du légalisme et de la culpabilité. Il n’est pas condamnation mais encouragement. Il apporte cette force extraordinaire que constitue cette certitude d’être aimés par le Seigneur. L’évangile est exigeant aussi, mais cette exigence est la clé d’un dépassement de soi, d’un bonheur de vivre une vie donnée. Il est source d’épanouissement joyeux.

« Portez les fardeaux les uns des autres » nous dit saint Paul. Jésus a réagi très sévèrement contre la façon d’imposer la loi qu’avaient les scribes et les pharisiens de son époque. Ils la compliquaient et la rendaient insupportable : « Vous liez sur les épaules des gens des fardeaux considérables, et vous-mêmes vous n’y touchez pas d’un seul de vos doigts ». Nous devons éviter ce travers qui fait que nous sommes très exigeants pour les autres et très conciliants pour soi-même. Ne demandons pas aux enfants, aux jeunes, aux gens simples ce dont nous ne sommes pas capables. Ne leur demandons pas ce dont nous nous dispensons si facilement. Et puis, n’en rajoutons pas quand quelqu’un essaie péniblement de vider son sac. Il ne faut pas accabler celui qui a déjà tendance à se charger.

A chaque Eucharistie, nous déposons notre poids de vie auprès du pain et du vin offerts en sacrifice. Nous reconnaissons le Seigneur au partage de son Corps et de son sang qui nous fortifient. Jésus nous propose la nourriture qui nous permettra de continuer notre route et de vivre reliés à lui. Et nous repartirons heureux de témoigner que l’Evangile est un fardeau léger qui nous porte bien plus que nous ne le portons.

Père Joseph

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