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Lundi 1er février

Méditation de l’Evangile du jour : « Esprit impur, sors de cet homme ! » (Mc 5, 1-20)

Hier les versets 21 à 28 du chapitre 1 de l’évangile de Marc nous décrivaient Jésus, enseignant avec autorité dans la synagogue de Capharnaüm. Interpellé par un homme tourmenté par un esprit impur, il l’en débarrassa à la grande stupéfaction de tous.

Aujourd’hui dans les versets de l’évangile du jour, nous pouvons avoir l’impression d’un « remake », mais si nous mettons le zoom sur certains détails nous assistons à une montée en puissance de l’œuvre de Jésus. En effet, celui-ci est passé sur l’autre rive, il arrive en terre païenne. Il est accueilli, dès la sortie de la barque, par un homme possédé non pas par un mais de nombreux esprits impurs. La scène est teintée de violence : en effet, l’homme est violent et la réponse de son entourage pour contenir cette violence est la violence… « on l’avait souvent attaché avec des fers aux pieds et des chaines, mais il avait rompu ces chaines ». Il est exclu du groupe social : « sans arrêt, nuit et jour, il était parmi les tombeaux et sur les collines ». Il terrorise les villageois. Sa parole n’est plus écoutée alors « il crie » ! Lui l’homme blessé, s’automutile. J’avoue que cette scène m’a troublée ! Si certains versets des évangiles sont parfois comme le sucre et le miel, ceux-ci sont dérangeants ! Je me suis cependant accrochée à ces versets, je les ai lus et relus, convaincue que le Seigneur veut me toucher au cœur par leur intermédiaire.

J’observe que Jésus semble seul à descendre de la barque, ses disciples auraient-il peur de s’aventurer en terre païenne ? Comme moi parfois quand je vais à la rencontre de personnes ne connaissant pas le Christ ou qui s’en sont détournées ?

Ici, comme à Capharnaüm, le premier geste de Jésus est de délivrer un homme des forces du mal… Il redonne une dimension humaine à ces deux êtres aliénés par les esprits mauvais et déconsidérés par leurs semblables. Le second est même réduit à une dimension bestiale de l’existence. Animé par de fortes contradictions c’est cependant celui qui reconnait en Jésus le Fils de Dieu.

Jésus souhaite l’appeler par son nom, il lui donne la parole. Il l’écoute. Cet homme n’a plus de nom personnel, c’est l’esprit impur qui le qualifie dans un pluriel : « Mon nom est Légion car nous sommes nombreux » et ce sont ces mêmes esprits qui suggèrent à Jésus de les envoyer dans un troupeau de porcs… qui finira par se noyer dans la mer. Belle illustration de la défaite des forces du Mal face à Jésus vainqueur de la mort ! Mais l’histoire ne s’arrête pas là ! Jésus accompagne jusqu’au bout l’homme « libéré, délivré », l’homme Nouveau décrit en position assise, vêtu, ayant retrouvé son bon sens et par la même sa dignité humaine. Avant de répondre à la supplication des Géraséniens atterrés par tout ce qui s’est passé sous leurs yeux, de quitter leur territoire, Jésus invite l’homme à rapporter auprès des siens ce que le Seigneur a fait pour lui dans sa miséricorde. Cette parole portera des fruits au-delà de toute espérance, ce témoin proclamera les bienfaits réalisés par Jésus bien au-delà de sa famille, dans toute la Décapole, ensemble de dix villes principalement situées à l’est du Jourdain. Sans faire partie des Douze, il sera apôtre à sa manière en étant le premier à annoncer les œuvres de Jésus en terre païenne… comme chacun et chacune d’entre nous est envoyé(e) pour être des témoins vivants de la Bonne Nouvelle dans nos cercles de vie, de travail et autres.

A l’approche de l’entrée en Carême peut être sommes nous invités personnellement au discernement des esprits, si cher à St Ignace de Loyola, qui permet de repérer l’action du Bon et du Mauvais Esprit dans nos vies et peut être ainsi nous préparer au sacrement de la Réconciliation.

« Qui donc est l’homme pour que tu penses à lui, Qui donc est l’homme pour que tu l’aimes »? (Psaume 8) Oraison du jour : « Accorde-nous, Seigneur, de pouvoir t’adorer sans partage, et d’avoir pour tout homme une vraie charité ».

Danielle Schuck

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