Soutenir l'Eglise
Trouver ma paroisse
Espace Membres

Dimanche 27 décembre

Deuxième lecture du jour : La foi d’Abraham, de Sara et d’Isaac (He 11, 8.11-12.17-19)

Superbe texte que celui de l’épitre aux hébreux sur la foi d’Abraham. Belle relecture de l’épisode sur la foi de Sara qui a ri quand elle a entendu que dans sa vieillesse elle allait porter un enfant. Et que dire d’Isaac, qui a failli être égorgé par son père pour être offert en sacrifice ! Je suis désolé, mais il me semble que l’auteur de la lettre aux hébreux en fait un peu trop ! Il nous montre une famille parfaite… Où tout le monde a la foi, où tout le monde avance « la fleur au fusil »…

Abraham sans douter… Quoique, quand on écoute la première lecture du jour, il ne comprend pas bien ce que sera sa descendance au vu de son âge avancé et de sa femme qui n’a pas d’enfant… Mais malgré la limite de ce qu’il ne comprend pas, Abraham se met en route, il avance, il fait confiance, sans savoir, sans tout maîtriser. Sara, c’est un peu pareil, voire pire : elle rit en entendant la prophétie des voyageurs (les anges représentés par Roublev) annonçant sa grossesse. Elle n’est pas folle, et sait qu’elle est trop âgée pour enfanter… Et pourtant, le miracle que l’on n’espérait plus arrive. La foi de Sara, c’est celle de l’expérience. Ce n’est même pas celle de la confiance, mais celle de voir que Dieu agit vraiment, en elle ! Sa foi qui consistait à croire son mari, à le suivre, se mue en foi en Dieu alors qu’elle porte un enfant. Rien de spontané là dedans ! C’est hyper pragmatique !

Et puis parlons d’Isaac. Le pauvre ! Il n’a rien compris, en avançant vers le lieu du sacrifice. Abraham non plus ne devait pas comprendre grand chose. Voilà que ce fils de la vieillesse, Dieu le lui demandait ! Celui sur qui il avait fondé toutes ses espérances, le voilà destiné au sacrifice. San comprendre, Abraham accepte. « Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris, que le nom du Seigneur soit béni » dira quelques siècles plus tard Job ! Et les voilà qui montent tous deux, qui dressent l’autel. On a du mal à croire qu’un vieillard comme Abraham puisse ligoter son fils, dans la force de l’âge, mais il le fait. Après Cain et Abel, voilà Abraham et Isaac ! Jusqu’à ce que Dieu, en arrêtant le sacrifice, explique que ce sacrifice qu’il attendait, c’était celui de la foi, et non de sa vie… Qu’on lui offre notre confiance, et non notre sang !

Une famille comme ça, elle ferait les choux gras des psys ! Et chacun a son niveau a une foi différente. Abraham, c’est cette certitude que Dieu ne lui ment pas, mais qu’il fera tout pour lui. Sara, c’est la constatation que Dieu peut agir dans le monde qui la retourne, et Isaac, c’est cette découverte d’un Dieu qui offre la vie, et nous demande de lui offrir notre volonté : « Que ta volonté soit faite ». Pas pour faire de nous des esclaves, mais par amour… C’est le chemin de la liberté véritable, celui de la Vie…

Et puis il y a Marie, Joseph et Jésus, mais là, c’est encore une autre histoire… La foi, finalement, elle nous est personnelle à chacun, elle se déploie selon des modalités différentes, mais au final, quand nous lui laissons de la place pour grandir, c’est nous qui sommes transformés, seuls et en famille, pour devenir nous aussi saints…

Stéphane Jourdain

Partager