Témoin d’une bonne nouvelle

Être témoin d’une bonne nouvelle, c’est devenir un témoin de la joie. Mais comment l’être ? Peut-être nous faudrait-il d’abord définir les termes du sujet. Ou peut-être pas ! Car la joie ne se définit pas, elle se vit, et si vous voulez la définir avant de la vivre, il sera trop tard.

Tournons-nous pourtant vers le mot « témoin ». C’est un terme intéressant, car il s’applique à la fois à celui qui voit et à celui qui est vu. Être un témoin de la joie, ce n’est pas seulement avoir compris, un jour, de tout son être, que si Dieu veut nous dire quelque chose de Lui, par ses prophètes ou par son Fils, c’est toujours une bonne nouvelle, car Dieu est amour.

C’est aussi, pour les autres, voir qu’on a vu : ils sentent en nous une confiance venue de plus loin, une audace dans l’action, un sourire plus aisément offert. Qui s’est tenu dans le rayonnement du Christ rayonne !

Deux autres sens du mot « témoin » apparaissent alors. Il y a d’abord le témoin comme instrument de mesure, cette marque qui indique par exemple, sur un mur et sous un pont,  jusqu’où les eaux du fleuve ont monté. L’homme heureux, par sa vie, semble dire à chacun : si tu savais le don de Dieu ! si tu mesurais l’ampleur de son amour ! Alors, on a envie de savoir, on veut savoir ce dont il tire la substance de sa joie…

D’où le dernier sens de témoin : ce petit objet que les athlètes se communiquent  lors d’un relais. Il n’est en effet de joie qui ne se communique. Le Bien, disaient les Latins, est « diffusivum sui » : non pas jaloux, mais « diffusif de lui-même ». La bonne nouvelle, dans la Bonne Nouvelle, c’est qu’elle ne s’arrête pas à celui qui la reçoit.

Martin Steffens

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