Le sens de la présentation des dons pendant la messe

Rappelons que la sainte messe est constituée de deux grandes tables : la table de la parole et la table eucharistique. Au cours de l’offertoire – présentation des dons – au début de la liturgie eucharistique, le prêtre offre à Dieu le pain et le vin qui seront consacrés, et éventuellement d’autres dons et des quêtes destinés aux besoins matériels de l’Église et des pauvres. À ce moment de la célébration, les fidèles sont invités à tourner leur regard vers l’autel. Alors le prêtre célébrant présente à Dieu le pain et le vin ; les deux sont nécessaires au sacrifice du Christ. Le pain est le symbole de toute nourriture ; en l’offrant à Dieu, nous le remercions de pourvoir à notre subsistance. Le vin, quant à lui, est un don excellent annoncé par Isaïe pour le festin que le Seigneur prépare à tous les peuples (Is 25, 6). Le Christ promet lui aussi le vin nouveau que ses disciples boiront dans le Royaume de son Père.

Pourquoi la quête intervient-elle à ce moment de la messe ? Autrefois, pour refaire les gestes de la Cène en mémoire du Christ, les fidèles apportaient de chez eux du pain et du vin permettant de célébrer l’eucharistie dans leurs communautés. Progressivement, ces offrandes en nature se sont transformées en argent. Elle n’est pas une sorte d’impôt, mais le gage de l’amour fraternel et de notre participation à la vie matérielle de l’Eglise, participation que sollicitait déjà Saint Paul auprès des Eglises qu’il visitait (1 Co 16, 1). La quête s’insère donc dans le geste de la présentation des dons.

En réalité, l’offrande que nous donnons à la messe sous forme d’un billet de banque ou d’une pièce est lourde de symboles. En effet, cette offrande représente le fruit de notre travail, de notre activité et même de notre engagement. Spirituellement, cette offrande vise à nous associer à l’offrande suprême consentie par le Christ sur la croix, offrande signifiée par le partage du pain et du vin, symboles de son corps et de son sang. En un mot il s’agit d’offrir au Seigneur ce que nous sommes et ce que nous avons à l’image de la veuve de l’évangile .Voyant ce qu’elle avait mis dans la quête, Jésus affirme : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le tronc plus que tout le monde. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a tout donné, tout ce qu’elle avait pour vivre. » (Mc 12, 44)

Pierre-Claver Edoh

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