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ÉDITO

« Le silence des agneaux » [1]

 

Quand les agneaux cesseront de hurler, alors nous pourrons dormir en paix…

Mais pas avant.

 

Devant les médias, à la suite de la publication du « rapport Sauvé », Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence épiscopale de France, a jugé que le secret de la confession était « plus fort que les lois de la République » et ne pouvait donc pas être brisé. Cette parole malheureuse contrevenait aux recommandations préconisées par le rapport sur les abus et les violences sexuelles faites aux enfants : « charge aux autorités de l’Eglise de relayer un message clair sur l’obligation faite au confesseur de signaler aux autorités judiciaires et administratives les cas de violences sexuelles sur un mineur ou une personne vulnérable ».

La réponse du ministre de l’intérieur et des cultes à l’archevêque de Reims, relayée par le porte-parole du gouvernement, a été immédiate : il n’y a « rien de plus fort que les lois de la République ». Laisser supposer le contraire, c’est accepter par exemple que la loi coranique ou la charia puissent se substituer au code civil.

Toutefois, il reste surprenant que la confession, un sacrement aujourd’hui si peu pratiqué, suscite un tel émoi. Actuellement, on n’a pas besoin de la confession pour découvrir l’insoutenable. Internet et les réseaux sociaux s’en chargent bien avant. Avec nos ordinateurs, nos cartes bleues et nos téléphones portables, nous laissons plus de traces informatiques que d’empreintes digitales.

Par ailleurs, il est surprenant que dans un pays comme la France, tant attaché à la laïcité, un ministre de la République en vienne à dire aussi fort comment un prêtre doit confesser. C’est peut-être, et avant tout, aux évêques de s’en charger si on leur en donne la possibilité et le temps.

Alors qu’en est-il du secret de la confession ? Que disent à ce sujet les lois de la République ?

En France, les propos tenus dans le cadre de la confession sont couverts par le secret professionnel. Un ministre du culte qui les dévoilerait serait passible d’une condamnation, en application de l’article 226-13 (du 1er janvier 2002) du Code pénal. La seule exception concerne la dénonciation de privations ou de sévices sur personnes vulnérable telles que les mineurs, déficients mentaux ou psychiques et les personnes enceintes. Le non-respect de cette loi concernant les crimes de pédocriminalité est passible d’une peine de prison de trois ans maximum et d’une amende. Le secret de la confession ne peut prévaloir sur le code pénal en vigueur et les personnes qui reçoivent ces informations durant la confession ont le devoir de signaler les agressions aux autorités laïques comme le confirme les articles 434-1 à 434-4 du code pénal (modifié par loi n°2018-703 du 3 août 2018). Il reste cependant au représentant du ministère public la faculté d’apprécier l’opportunité d’engager des poursuites, conformément à la règle posée à l’article 40 du Code de procédure pénale.

Il convient donc de noter que le secret de la confession n’est pas contraire au droit pénal français.

Maintenant, que dit le droit de l’Eglise que l’on appelle le droit canon ?

C’est en 1215, lors du quatrième concile du Latran, qu’est énoncée l’obligation pour chaque fidèle de l’Eglise catholique de se confesser au moins une fois par an. Il est décrété que le prêtre « prendra grandement garde de ne jamais trahir le pécheur par un mot, un signe ou de quelque manière ». Selon le droit canonique, qui organise la discipline au sein de l’Eglise, « le secret sacramentel est inviolable ». La violation du secret peut entraîner l’excommunication du prêtre. C’est ce que rappelle le Code de droit canonique en 1983 en son article 983-1 : « Le secret sacramentel est inviolable ; c’est pourquoi il est absolument interdit au confesseur de trahir en quoi que ce soit un pénitent, par des paroles ou d’une autre manière et pour quelque cause que ce soit. »

Ce droit de l’Eglise n’est pas réservé à la France. Il est le même partout dans le monde. Ce qui veut dire que les obligations du code civil faites à un prêtre qui confesse en France ne sont pas obligatoirement les mêmes que celles faites au même prêtre qui confesse sur un autre point du globe.

Alors le secret de la confession est-il au-dessus des lois de la République ? Le secret de la confession rend-il le confesseur complice du violeur ? Je pense que c’est méconnaître la pratique du sacrement de la réconciliation (ou confession).

La longue histoire de la pratique sacramentaire montre que la pénitence privée de l’époque moderne et son rite sacramentel accompli à l’écart de la communauté ne devient secrète qu’à partir du 13ème siècle. Avant cela, la pénitence revêt d’abord un caractère public. Après quoi, elle deviendra tarifée (à chaque péché correspond une pénitence) avant de devenir réellement privée. Toutefois, en pays francs à l’époque carolingienne, pour les péchés les plus graves, la pénitence restera publique. Lors du 1er jour du temps de carême, les pénitents seront expulsés hors de la communauté chrétienne, tel Adam chassé par Dieu du Paradis. Ils seront réintégrés dans la communauté par la liturgie de la réconciliation lors du Jeudi Saint. Durant tout ce temps, la part de la communauté chrétienne sera de prier pour les pénitents avec les psaumes de la pénitence. Les pénitents, eux, porteront le silice et se couvriront de cendres. (Le « mercredi des cendres » est un reliquat de ces pratiques antiques).

La Tradition montre que la confession n’a pas toujours été couverte par le secret. Aujourd’hui, nous retrouvons le caractère public de la confession lorsque nous célébrons le sacrement de la réconciliation avec une absolution collective. Toutefois, pour la forme grave des pêches, les pénitents sont encore invités à rencontrer un prêtre.

Pour les fautes graves, le pénitent rencontre le prêtre ou l’évêque, se reconnaît pécheur, avoue sa faute et manifeste son désir de ne plus recommencer et de faire pénitence. Dans l’actualité qui nous concerne, le confesseur peut alors demander au pénitent comme acte de pénitence et pour le conduire à manifester son désir de réparation, de dénoncer sa faute auprès des autorités publiques. La confession procède du désir de vérité. Si le pénitent ne fait pas cette démarche, alors il n’y a pas d’absolution et nous sortons du cadre du sacrement de la réconciliation.

Et s’il n’y a plus de sacrement, il n’y a plus d’inviolabilité. Cela redonne au confesseur sa liberté de conscience.

En fait, ce qui doit commander le besoin de confession du pénitent et son désir de recevoir l’absolution, ce n’est pas uniquement le besoin d’effacer la conscience morale de la faute, mais plus précisément la reconnaissance de son péché, le désir d’être pardonné par le Seigneur et de réparer.

 

P. Philippe BOISSÉ – Curé

 

[1] « Le silence des agneaux » film thriller policier américain de 1991


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