Queuleu-Plantières

Dimanche 5 juin 2022 – Solennité de la Pentecôte

 

La Pentecôte et la pédagogie de Dieu

 

Derrière les murs de l’apparence, nous cultivons des jardins secrets où parfois nous nous sentons bien seuls. Alors Dieu se propose de nous visiter dans ces jardins secrets de notre histoire personnelle. « Je me tiens à ta porte et je frappe » dit le Seigneur. « Nous viendrons vers lui et nous ferons notre demeure chez lui. » dit Jésus.

Pour qu’il entre chez nous, il a besoin qu’on lui ouvre la porte. Vous remarquerez que la parole de Dieu n’est pas une parole qui dit : « tu dois ». L’évangile est avant tout un espace de proposition et de don. C’est la pédagogie de Dieu.

Malheureusement, ce n’est pas ce que les hommes avaient imaginé. A Babel, ils se servaient d’une même langue et des mêmes mots. A Babel, par orgueil, les hommes ont voulu posséder la maîtrise de leur destin. Ils pensaient avoir la connaissance du bien et du mal et ainsi être à l’égal des dieux. C’est la faiblesse de penser qu’en niant les différences, on éradique tous les problèmes. Si nous sommes tous identiques, tous les mêmes, nous serons tous égaux et interchangeables. Plus besoin d’altérité, même sexuelle. Et si les êtres humains sont tous conçus sur un modèle identique, alors tout ira pour le mieux. Malheureusement, dans notre histoire récente ce fantasme de l’uniformité, de la standardisation, de la race unique, a conduit aux pires horreurs, aux pires atrocités, aux pires génocides.

Alors, pour rétablir des chances de dialogue avec Lui, Dieu se propose de faire une démarche nouvelle en notre faveur, Il nous donne son Esprit. C’est la pentecôte, l’envoi du Défenseur, de l’Esprit Saint qui a pour mission d’établir un lien particulier entre Dieu et nous.

Le don du Saint Esprit est un supplément de vie qui prend place en nous pour surmonter ce qui entrave nos désirs. Ce supplément de souffle se comporte comme une bouffée d’oxygène que l’on fait respirer au malade pour le ranimer. Nous sommes des êtres en manque de souffle. Alors Dieu nous envoie généreusement cet Esprit qui vient de lui. Aussi, prenons du temps pour descendre en nous-mêmes pour y saluer Dieu qui nous attend patiemment. Nous pourrons lui dire notre amour et nos inquiétudes. Ouvrons-nous à Lui, sans crainte et Il fera le reste. Nous avons besoin que nos frustrations soient prises en compte et dépassées : c’est ainsi que seront cicatrisées nos plaies intérieures. Et en acceptant cela, nous découvrirons que le Bon Dieu nous en donne encore bien davantage. Et plus que tout, nous découvrirons que les tours de Babel deviennent définitivement inutiles.

Philippe BOISSÉ – Curé