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13 mars 2022 – 2e Dimanche de Carême

 

Tel que Dieu le voit.

« Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante. » Très souvent, Jésus se retire dans la montagne ou dans un endroit désert pour prier. C’est aux moments importants de sa vie publique. La prière, pour Jésus, c’est avant tout un cœur à cœur avec son Père. C’est pour lui un besoin vital, c’est son bonheur. Pourquoi sur la montagne ? Parce que dans la tradition biblique, c’est habituellement le lieu où Dieu se révèle. On comprend alors la présence de Moïse et d’Élie qui, eux-mêmes, avaient rencontré Dieu sur la montagne du Sinaï ou à l’Horeb. Rappelez-vous ce qui est écrit dans le livre de l’Exode : « Quand Moïse descendit de la montagne, il ne savait pas que son visage rayonnait de lumière depuis son entrevue avec le Seigneur. » (Exode 34, 29-30). C’est donc durant sa prière que Jésus est transfiguré. C’est dans la prière que se révèle son vrai visage de Fils de Dieu. La prière est une rencontre « transfigurante ». Son visage n’est plus le visage que connaissent Pierre, Jacques et Jean, mais c’est son visage tel que Dieu le voit.

Pour nous c’est pareil : il n’y a pas seulement notre visage, tel que nous le voyons. Il y a aussi notre visage tel que Dieu le voit. Le jour où nous réaliserons combien Dieu nous aime, ce jour-là, notre visage deviendra « autre » – il deviendra étincelant de lumière heureuse. Aussi méfions-nous de notre miroir. Il nous trompe. Il ne dit pas la vérité de notre personne.  Ce n’est qu’une apparence.  Il y a des gens qui sont très beaux. Mais cette beauté-là n’est qu’un reflet. Comme à l’inverse, il arrive aussi que nos visages deviennent laids de leur méchanceté, défigurés par la violence, la haine ou la souffrance. Mais là encore, ce que nous voyons ne traduit qu’une partie de ce que nous sommes : ce n’est pas notre vrai visage, notre vraie nature.

Libérer l’humanité des apparences trompeuses et commencer à vivre dans la vérité de ce que nous sommes en tant qu’enfants de Dieu : c’est une conversion. Et là, ce n’est pas une question de visage, c’est une question de cœur. Laissons Dieu changer notre cœur de pierre en un cœur de tendresse. « Être humble n’est pas se rabaisser, c’est se laisser relever par Dieu. » Si notre cœur commence à changer, alors cela se verra déjà sur notre visage. Si nous nous laissons toucher au cœur par la compassion, la tendresse, si notre cœur commence à ressembler à celui de Jésus, alors notre transfiguration est commencée.

P. Philippe BOISSÉ – Curé

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