24 octobre 2021 – 30e Dimanche du Temps Ordinaire

Que veux-tu que je fasse pour toi ?

 Dans l’évangile de saint Marc, deux aveugles sont guéris. Le premier aveugle, anonyme, fut conduit auprès de Jésus par les gens de Bethsaïde. A Jéricho, l’aveugle porte le nom de Bartimée et, à l’inverse, se fait éconduire par la population. Mais, d’un aveugle à l’autre, de Bethsaïde à Jéricho, seule l’action du Christ ouvre les yeux et un avenir.

Ce matin, les disciples poussent Jésus vers ce qu’ils pensent être un triomphe. Soudain le maître s’arrête. Il n’a que faire des projets de société, des changements de régime, de l’ordre nouveau et des révolutions sociales, politiques ou économiques. Si Jésus s’arrête, c’est parce qu’il y a, sur sa route, un homme qui pousse des cris. C’est la priorité. Le reste peut attendre. Un homme criant sa peine et son désir, pour Jésus, cela passe avant tout. Alors Jésus s’arrête et, vous l’avez sans doute remarqué, ne lui dit pas : « vois». Mais il lui dit : « va ». Cela veut dire qu’il le met en route.

Mais pour cela, il est important de recevoir, d’accueillir les gens, tels qu’ils sont, au point où ils en sont de leur histoire, de leurs questions, de leurs préoccupations, de leurs décisions.

Les aider à découvrir Dieu à leur rythme, avec leurs mots et avec leurs étapes.

Pour que l’annonce de la Bonne Nouvelle soit entendue, reçue, pour qu’elle s’enracine véritablement dans le cœur des hommes et des femmes de ce temps, elle doit s’inscrire dans le processus de croissance, d’étapes et de progrès de toute vie humaine.

C’est la base même, le fondement, de toute proposition missionnaire.

C’est la réalité des personnes qui doit imposer son rythme à la vie pastorale et ses projets missionnaires, et non l’inverse.

P. Philippe BOISSÉ – Curé