19 septembre 2021 – 25e Dimanche du Temps Ordinaire

« Tel père, tel fils »

Pour la deuxième fois, Jésus annonce à ses disciples sa condamnation à mort, son supplice et sa résurrection. Mais les disciples ne comprennent pas ou ne veulent pas comprendre. Ils poursuivent leur rêve éveillé : chacun d’eux veut être « le premier ». C’est la course au pouvoir. Ce qui les intéresse, c’est la place qu’ils pourront prendre dans ce « nouvel ordre mondial » annoncé par le Christ. Si c’est possible, la première place. Cela vous étonne ? Pas moi. Pourquoi ? Parce que le pouvoir, sous toutes ses formes, exerce sur tous les hommes une réelle fascination.

Les prophètes d’Israël, 5 ou 6 siècles avant Jésus, s’étaient déjà frottés à cette épineuse question. Au 2ème siècle, le livre de la Sagesse a réitéré la mise en garde. De même l’apôtre St Jacques, au seuil de notre ère en des termes très directs, a dévoilé la racine des guerres, des conflits, des meurtres et de toute violence. Il s’agit toujours, à travers la jalousie et les rivalités, de la soif de pouvoir.

Aujourd’hui comme hier, cette compétition qui règne sans partage, demeure la règle de notre humanité : elle fait des millions de victimes. Dénoncée par les prophètes de la Bible, elle est énergiquement contestée par le Christ.
« Tu veux être le premier ? Sois le dernier. Tu veux être le plus grand ? Fais-toi serviteur de tous ». En d’autres termes : « Fais comme moi ».
A nous d’opérer alors ce retournement intérieur. Ce n’est pas une résignation. Mais en vivant ainsi, nous vivrons comme le Christ. Et en vivant comme le Christ, il nous sera donné de pouvoir découvrir qui est Dieu. Un Dieu dont la présence est toujours infiniment discrète, mais toujours fidèle.

Philippe BOISSÉ – Curé