28 février 2021 – 2e Dimanche de Carême
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; écoutez-le. » (Mc 9 7)
A peine sommes-nous entrés, pendant la première semaine de carême, dans le combat spirituel, dans le désert, que Dieu vient nous réconforter de sa Présence en ce dimanche de la Transfiguration, montrant ainsi qu’il ne nous abandonne vraiment pas.
Sur la montagne, Jésus, en compagnie de Moïse et Elie, apparaît transfiguré à Pierre, Jacques et Jean dans une « nuée » où Dieu leur dit : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; écoutez-le. » (Mc 9 7), manifestant ainsi sa gloire en Jésus. Cette voix s’était déjà fait entendre au baptême de Jésus, Le désignant comme Fils de Dieu mais, cette fois-ci, elle demande aux disciples, et donc à chacun de nous, d’écouter Jésus. Ecouter la Parole de Jésus nous renvoie à vivre notre baptême, qui nous a plongés dans le Christ, dans la fidélité à la Loi et aux Prophètes et à revêtir l’Homme Nouveau, en vivant l’Evangile.
Le disciple n’est pas au-dessus du maître. Il faudra aux disciples la Croix et la Pâque, comme à nous tout le carême, pour découvrir la vraie identité de Jésus. Dieu avait demandé à Abraham de quitter ses certitudes et de changer de projets. Maintenant, en descendant de la montagne, demeurons dans la prière de contemplation du visage du Christ et écoutons Jésus. Dans la même relation de confiance à Dieu que celle d’Abraham s’ouvre pour nous le temps du discernement et du choix.
Dans le désert, le Peuple de Dieu reconnaît ses fautes et ses péchés et est capable de demander pardon parce qu’il se sait un peuple à qui on a montré de la miséricorde. En ce temps de pandémie, les encycliques du Pape François (Laudato si’ et Fratelli tutti), et la Doctrine Sociale de l’Eglise dans une écologie intégrale nous seront utiles pour le discernement, en particulier dans les domaines suivants : acteurs de la création, bien commun, destination universelle des biens, option préférentielle pour les pauvres, vie communautaire. L’Eglise de Moselle, elle-même, nous invite à vivre le carême à domicile sur le thème « Laudato si’ ».
Saint Jean-Paul II, dans la lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae, nous encourage à contempler le visage du Christ à partir de la perspective mariale, plaçant le mystère de la Transfiguration en quatrième lieu, juste avant celui de l’Eucharistie, dans les mystères lumineux du Rosaire. Sur ce chemin de contemplation, avec Marie, Jésus nous convoque à la célébration en Eglise du sacrement de l’Eucharistie, source et sommet de tous les sacrements, mystère de Sa Présence et de Communion et nous envoie au cœur même de cette pandémie comme disciples missionnaires, signes d’espérance d’une libération de l’homme intégral et du Royaume qui vient. « Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28 20)
F. Jean-François JACQ