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14 février 2021 – 6e Dimanche du Temps ordinaire

 

Si tu le veux, tu peux me rendre pur.

La lèpre est une maladie grave. On fait le vide autour du lépreux. A l’époque de Jésus, le lépreux est un mort social. Il est impur et cause d’impureté. Il est censé subir un châtiment divin et, du coup, est mis au ban de la société, hors du temple et de la synagogue.

Jésus touche l’intouchable et, du coup, devient lui-même un intouchable ! Comme le dit saint Paul : Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché des hommes afin que, grâce à lui, nous soyons identifiés à la justice de Dieu.

Guérir un lépreux, ce n’est pas seulement lui rendre la santé, c’est lui rendre son visage et sa dignité d’être humain. A quoi bon survivre si on ne peut pas vivre ?

Nous n’avons pas la lèpre, mais avec la Covid… Masque sur le visage qui nous cache aux yeux des autres : on ne se reconnaît plus, une forme de lèpre. Distanciation : on s’évite, on ne se touche surtout pas, encore une forme de lèpre. On croise une personne sans masque dans la rue : vite on fait un écart ou on change de trottoir, encore une autre forme de lèpre.

Confinement dans les EHPAD, les maisons de retraite : pour ne pas colporter le virus à nos chers anciens, encore une forme de lèpre. Les églises qui se vident de leurs paroissiens, encore une forme de lèpre. Gel hydroalcoolique, sous peine de contamination, pour pouvoir déposer dans la paume de ma sœur, de mon frère que vous êtes, le corps du Christ, maudite lèpre. Chômage partiel, commerces fermés, couvre-feu, … encore et encore des formes de lèpres qui font des ravages autour de nous aujourd’hui et qui nous éloignent les uns des autres.

N’oublions jamais la dimension sociale de l’homme. Un des grands dangers qu’encourent ceux qui vivent ces diverses situations, c’est la perte de la relation sociale. Et nous en faisons tristement l’expérience… avec tous ces visages absents de nos célébrations dominicales.

Devant cela, l’assistance personnelle est essentielle, mais non suffisante. Mettre en relation, mettre en lien est notre responsabilité permanente. Le disciple de Jésus ne peut pas être indifférent à la souffrance. Que le temps du Carême qui commence mercredi prochain soit propice à changer notre regard sur Dieu, sur les autres et sur nous-même.

Jean-Luc, diacre

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