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Décès du Père Gérard CHRIST et du Chanoine André DUKIEL

Chers amis bonjour,

Je ne sais pas pour vous, mais, pour moi, ce fut une semaine difficile. Deux prêtres nous ont quittés pour rejoindre le Seigneur : le Père Gérard CHRIST et Monsieur le Chanoine André DUKIEL.

 

Gérard a été ordonné en 1967. Il était né en1942 à LIXING-LES-ROUHLING. Il a quitté ce monde le jour de la fête de l’Immaculée Conception. Nous avons célébré ses funérailles vendredi en l’église St Clément à Metz. De nombreux paroissiens se souviennent bien de lui, puisqu’en 2010, il est venu vivre au presbytère de Plantières, où il a passé quelques années. Prêtre coopérateur au service de notre communauté de paroisses, il était également au service de la Pastorale de la Santé dans les hôpitaux de Metz (en particulier à Mercy). Avant cela, entre autre mission, il fut curé de la communauté de paroisses St Paul de l’Est Messin puis de la paroisse St Vincent-St Clément au centre ville. Il quitta ce dernier poste en recevant de Monseigneur RAFFIN la mission de vicaire épiscopal de la Zone de Metz. L’Abbé Christ était une personne d’une grande bienveillance et sa bonté se lisait sur son visage. Lors de la messe, il nous parlait parfois de personnes malades qui l’avaient ému au cours de ses visites à l’hôpital. Il a consacré une bonne partie de sa vie aux plus démunis, avec Sœur Lucienne et l’Equipe de Rue. Nous lui devons également dans les années 90 une mission d’évangélisation sur la ville qui avait rassemblé les paroisses de Metz. Dans les dernières années de sa vie, il a dû affronter les épreuves de la maladie et Sœur Lucienne fut pour lui un grand soutien. Il nous restera de lui tout ce qu’il nous a donné et partagé.

 

André, lui, a été ordonné en 1984. Il était né en 1958 à Metz. Au début des années 70, nous habitions la même rue de Queuleu, rue Joseph Hénot. Nous allions et revenions ensemble du lycée Schuman. Une année, nous avons même fréquenté la même classe. Durant ces «années potaches», nous avons suivi le Service des Vocations sous l’autorité bienveillante du Père Bernard MICK. Sans nous perdre de vue, nous avons ensuite vécu nos années de séminaire, lui à Rome et moi à Nancy et Metz. J’ai encore dans mon bréviaire une petite image du Pape Saint Jean-Paul II qu’il m’avait adressée de Rome en m’assurant de sa prière et de son amitié. Nous étions en 1980, Karol Józef Wojtyła était pape depuis 2 ans. André avait des racines polonaises dont il était fier.

Ayant un peu d’avance à l’ordination, nous nous sommes suivis sur différents postes: St Rémi de Forbach, Ste Jeanne-d’Arc à Montigny-lès-Metz, au séminaire de l’Asnée à Villers-lès-Nancy. Nous nous sommes même retrouvés à Queuleu lorsqu’il venait le dimanche matin célébrer la messe dans le rite extraordinaire. Aujourd’hui, c’est lui, André qui a pris un peu d’avance sur moi. Il a désormais rejoint dans la vie éternelle Celui auquel nous avons un jour décidé de consacrer nos vies. Il a rejoint la fraternelle équipe des prêtres qui sont partis ces derniers mois et qui depuis nous manquent. Au point que l’on finit par se demander ce que le Bon Dieu peut bien avoir dans la tête en permettant cela.

André, c’était d’abord un sourire et toujours une parole bienveillante. Pendant près de 13 ans, il fut le secrétaire particulier de Monseigneur Pierre RAFFIN : une mission difficile qui vous oblige au cantonnement et vous coupe des chemins habituels du ministère. Puis est venu le temps de la formation. En 1999, il devient le supérieur du Grand Séminaire de METZ. En donnant beaucoup de sa personne et en gérant des crises graves il arrivera pourtant à renouveler radicalement les conditions de vie des séminaristes. Sachons reconnaître qu’il a su garder la maison à flots durant 14 ans jusqu’en 2013, date à laquelle Mgr RAFFIN le nomme chanoine au Chapitre de la cathédrale de Metz. Comme l’écrit si justement l’un de ses anciens élèves, son départ du séminaire sera vécu dans la douleur, départ d’autant plus difficile qu’ils seront très peu nombreux ceux qui seront capables de lui dire «Merci». Les séminaristes qui l’ont connu lui sont reconnaissants d’avoir vécu leurs années de formation en Vérité malgré les vents et les tempêtes, mais aussi avec les joies et les souvenirs merveilleux de ces années. André en aura marqué plus d’un. Je souhaite à ceux qui, à son départ, attendaient impatiemment sa place, de faire aussi bien que lui. Et puis, de 2013 à aujourd’hui vont se dérouler 7 années de vie canoniale. André s’efforcera de trouver un sens au rythme de la vie régulière, au sein d’un Chapitre aux personnalités si diverses qu’il n’est que par l’action du Saint Esprit que l’ensemble peut tenir. Nous traverserons ensemble les galères que nous réserve parfois la vie sacerdotale, lui à la cathédrale et moi au centre ville. Sa cuisine au 3 place de Chambre et mon studio au 61 de la rue Mazelle résonnent certainement encore de nos échanges, de nos déceptions et de nos espérances, de nos efforts à comprendre et assumer l’adversité, et surtout de nos encouragements réciproques pour continuer, quoi qu’il en coûte à servir l’Eglise. Au début du mois de janvier de cette année, c’est l’annonce de la maladie et de l’échéance inéluctable. Le combat a pris fin hier au soir. A la mi-octobre, avec André, Philippe Hiegel et Nicole, nous avons partagé un dernier repas au presbytère de Queuleu. Depuis début 2020, chaque instant passé ensemble avait une valeur inestimable et nous le savions. Ce jour là, quand je l’ai raccompagné à sa voiture, nous nous sommes promis de nous revoir bien vite… peut-être sans trop y croire mais en nous regardant les yeux dans les yeux. Aujourd’hui je suis certain que nous nous reverrons, mais ce sera auprès de notre Seigneur. Ses funérailles seront célébrées mercredi 16 décembre à 10h00 à la cathédrale de Metz.

Père Philippe

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