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2ème Dimanche de Pâques

Homélie –2 ème dimanche de Pâques – Jn.20,19-31
«Heureux ceux qui croient sans avoir vu» dit Jésus.
C’est le plus grand désir de Jésus. Il veut que nous soyons heureux. Il veut que notre cœur se réjouisse. Toutefois, le bonheur parfait et complet dont parle Jésus n’est pas obligatoirement identique aux joies du monde. C’est peut-être pour cela qu’il n’est pas facile de répondre à la question posée: «la foi au Christ ressuscité nous rend-elle heureux?» Tant ce bonheur reste discret. Il n’est pas ostentatoire. C’est une béatitude et non pas une hébétude. C’est un bonheur serein et posé. Il ne fait pas dans l’exubérance et la surexcitation. Il n’est pas éphémère, fugace et individuel. Mais toujours partagé et durable. C’est un bonheur qui fait droit à la raison. D’ailleurs n’oublions jamais que La Parole de Dieu est comprise comme Logos. Et soit dit au passage, il ne suffit pas de mettre un peu de piété dans la science pour sauver la raison ou pour faire de la bonne théologie.
Le bonheur de la foi est celui du juste équilibre et du juste milieu. Quels sont alors les critères objectifs qui permettent de le repérer?
Trois critères sont donnés habituellement par les maîtres de la vie spirituelle.
Le premier de ces critères est lié à la capacité de nous laisser saisir par le Christ. C’est tout l’inverse de ce que souhaitait saint Thomas. Lui voulait voir et toucher Jésus. En fait c’est Jésus qui nous prend dans ses mains. C’est Jésus qui façonne notre cœur à l’image du sien.
Le second critère est lié à notre capacité de persévérer dans le combat spirituel. Ici encore, c’est tout l’inverse de ce que souhaitait saint Thomas. Lui voulait des preuves et s’en tenir tranquillement à ces dernières, sans nul autre souci d’avenir. En fait, il nous faudra, chaque matin, remettre l’ouvrage sur le métier.
Enfin, le troisième critère est lié à notre capacité de poser librement des actes qui engagent notre foi. Vous vous en doutez, c’est encore tout l’inverse de ce que souhaitait saint Thomas. Ainsi, vers quelle liberté de foi l’aurait conduit la preuve scientifique du Christ ressuscité? En fait, la foi n’est pas le fruit de nos efforts, mais celui d’un don librement consenti.

L’homme créé libre le demeure, même après Pâques. La foi ne s’impose pas mais elle se propose et se reçoit.

Ces trois critères, nous les résumons en trois mots : la confiance, la persévérance et la liberté.Trois critères, trois points de repères, qui nous rappellent que le bonheur n’est pas un but que l’on poursuit, mais avant tout un fruit que l’on recueille sur les chemins de la foi. Nous ne sommes pas moins hommes et femmes si nous croyons sans avoir vu. La confiance, la persévérance et la liberté ne sont pas les maladies honteuses de la raison.

 Philippe Boissé – Curé

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