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QUATRIEME DIMANCHE DE CAREME

QUATRIEME DIMANCHE DE CAREME – Année A second scrutin – (Jn. 9,1-41)
Il y a quelque chose de dramatique dans le destin du peuple Hébreu.
Ils avaient tout pour accueillir la Parole de Dieu en la personne du Christ. Mais ils sont passés à côté.  » Il est venu chez les siens, mais les siens ne l’ont pas reçu « , écrit saint Jean au début de son évangile.
Au départ, le peuple Hébreu était l’héritier, le dépositaire d’une expérience religieuse extraordinaire. Mais cette expérience ne lui a servi à rien. Ils se sont endormis sur leurs avantages acquis. Ils sont passés à côté de Jésus, sans le voir. Ils ont rejeté le signe qui leur était donné.Ils ont proféré l’argument ultime, celui de la mauvaise foi: «Si Jésus guéri un aveugle, c’est qu’il est contre Dieu».
C’est un déni de réalité.
Ils sont devenus incapables de se réjouir de la guérison du mendiant. En fait, scribes et docteurs de la loi, ce sont eux les premiers aveugles de l’évangile. Qui plus est, des aveugles qui n’ont aucune envie de guérir. A l’inverse, je trouve bien plus passionnant le chemin parcouru par l’aveugle ainsi que le geste posé par Jésus. C’est un homme qui n’a rien demandé. Jésus a pris l’initiative. Il a posé un geste qui apporte la lumière. Comme Dieu créant le premier homme,en faisant de la boue, de cet aveugle, Jésus a fait une création nouvelle.Il en a fait une personne vivante, autonome et libre.L’aveugle devient un homme qui endosse alors rapidement l’habit du disciple. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, le voici obligé de dire publiquement qui est Jésus.Non seulement il voit désormais la lumière du jour, mais en plus, le voici témoin d’une autre Lumière: celle du Christ. Danger d’hier, danger d’aujourd’hui.La loi était un outil de libération.
Des hommes en ont fait un carcan, un fardeau. Ainsi, quand il devient plus important de respecter le sabbat que de guérir une personne, c’est qu’il y a un problème.

Or, ce qui est arrivé il y a deux mille ans au peuple élu peut nous arriver, à chacun de nous, personnellement, comme, d’ailleurs, à notre Église toute entière. Le récit de la guérison de l’aveugle de naissance est là pour nous le rappeler.

Jésus nous dit en effet : «méfiez-vous des forces d’aveuglement».C’est notamment le cas pour ceux qui en restent à une religion formaliste, rituelle et figée. On peine à changer nos habitudes.On se repose sur la routine: «On a toujours fait comme cela… alors pourquoi changer?»On préfère figeretne plus bouger.Sur le fond, on ne fait que développer une théologie à la petite semaine.Le concept et la lettre deviennent plus importants que la personne.Au point de nous aveugler devant les grandes misères, devant les drames de notre humanité ou même devant la peine de ceux qui nous sont proches.Nous manquons singulièrement de cœur et de charité.Ainsi, l’ouverture des yeux seule ne suffit pas. Il faut également l’ouverture des cœurs. C’est l’invitation qui est faitehabituellement en ce jour aux catéchumènes qui reçoivent le baptême durant la vigile de Pâques.A cette heure, nul ne peut dire quand ces scrutins et baptêmes seront célébrés.Toutefois en restant réalistes sans pour autant être irénique,que les épreuves du moment présent ne nous empêchent pas d’ouvrir notre cœur à la lumière du Christ.

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