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30 septembre 2018 – 26è Dimanche du Temps de l’Eglise

La Bible et le coffre-fort

En Allemagne où j’étais récemment, dans ma chambre d’hôtel, je trouve, comme c’est l’usage en pays protestant, un Evangile. Mais je ne le trouvai pas à côté du lit, comme le livre de chevet qu’on prend avant de s’endormir (à la place : un recueil de jolies pensées, avec de jolies photos, dans l’esprit du temps) ; je le trouvai dans une armoire, posé… sur un coffre-fort !

Tout un symbole !

S’il avait été mis dans le coffre-fort, j’aurais compris le message : la Parole est un trésor qu’il faut garder précieusement. Mais là, c’est plus ambigu. On peut le comprendre sous l’angle de l’opposition entre la puissance vivifiante du verbe divin, si fécond à travers les âges, et la pesante inertie de l’argent soigneusement enfermé dans sa boîte. D’un côté les biens spirituels, de l’autre les biens matériels. Vision schématique, très éloignée de la réalité de la vie, cette mystérieuse alchimie où se mêle le sublime et le trivial, le céleste et le terrestre.

Autre lecture possible : puisque l’un est au-dessus de l’autre, on peut penser qu’il faut d’abord assurer la base matérielle de l’existence pour se rendre ensuite attentif au dessein de Dieu. Cette interprétation est tous les jours contredite. Qui, des pauvres ou des riches, semble le plus sourd aux commandements de Dieu ?

Reste l’option analogique, du genre : le Royaume de Dieu est semblable à… un coffre-fort ouvert ? Pourquoi pas ? Et qui ne demanderait qu’à être rempli de tous les trésors que l’homme a dans le cœur. Voilà qui me plaît davantage, et me réconcilierait presque avec cette main anonyme qui avait cru bon de mettre l’Evangile au placard !

Nicolas Brucker

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