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Dimanche 17 juin 2018 – 11ème Dimanche du Temps de l’Eglise

Où t’es papa… ?

La chanson de Stromae est révélatrice de notre époque. Les enfants réclament leur père : ils le cherchent en vain. Dis-moi, où es-tu caché ? La figure paternelle, dégradée, avilie, n’ose plus paraître. Honteuse, elle se cache, au risque de condamner la famille à la dérive.

Car un enfant a besoin qu’on lui dise « non » ; besoin d’entendre que ses volontés ne sont pas justes, et qu’elles ne seront pas satisfaites ; besoin de sentir qu’un ordre s’impose à lui, et qu’il va devoir s’y conformer. Le père signifie tout cela. Il fait mieux : il le verbalise. Ses mots disent une vérité : l’enfant ne les confondra pas avec le langage du marketing. Ils ne flattent pas, ils ne séduisent pas, mais ils ont une force. Grâce à cette force l’enfant devient homme. Il apprend à être libre.

L’amour du père est libérateur et structurant. Isaac en bénissant Jacob lui assure sa succession : il l’inscrit dans la lignée. Le père dans la Bible est puissant : sa parole et ses gestes ont force de loi. Ils disent l’irrévocable. On ne badine pas avec un tel père. Sa colère est rude, sa main pesante, son regard transperçant.

Il est heureux de fêter les pères en 2018, en un temps où l’androgynie est à la mode. Heureux d’affirmer la nécessaire complémentarité des deux formes d’amour, condition de la complétude de la famille et de la croissance de l’enfant. Heureux de redécouvrir ainsi la richesse de cette belle vocation.

Tout le monde sait comment on fait des bébés.

Personne sait comment on fait des papas.

Dit encore la chanson.

Si ! Nous, chrétiens, nous savons. C’est dans la contemplation de notre Père commun, la méditation de ses œuvres, la prière en ses grâces que se fait un papa. C’est alors seulement qu’il devient un palmier ou un cèdre du Liban, comme le chante le psalmiste, pour le plus grand bonheur de la famille humaine.

Nicolas Brucker

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