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Dimanche 6 Mai 2018 – 6ème Dimanche de Pâques

Difficile de résister au commandement d’un ami !

Il est des paroles de Jésus si réconfortantes et généreuses, qu’on s’en nourrit facilement tous les jours. Il en est d’autres plus dérangeantes qui nous invitent à nous poser des questions sur nous-mêmes, le sens de notre vie et notre rapport aux autres. Le passage d’évangile de ce dimanche semble à première vue d’une exigence si particulière qu’il pourrait nous conduire au découragement. Jésus nous invite à nous aimer les uns les autres, autrement dit à aimer tous nos frères et toutes nos sœurs en Christ. Et Il nous le demande sous la forme d’un commandement : il s’agit donc là de l’une de nos principales missions de chrétien. Sauf que nous sommes avant tout des femmes et des hommes qui n’avons accès à l’amour que par le coeur. Et nous connaissons tous (ou presque) des personnes que nous n’arrivons décidément pas à aimer : l’enseignant qui jadis nous a blessé en nous punissant injustement parce que nous étions là au mauvais moment, notre voisin de palier qui ne nous salue plus parce qu’il ne supporte plus le bruit de nos enfants, un membre de la famille avec lequel on est en contentieux pour des questions d’héritage, pire encore, ce dictateur animé par la soif de pouvoir ou d’argent qui va jusqu’à provoquer des guerres au prix de la vie de milliers d’innocents. Avouons-le : difficile d’aimer en vérité ces personnes, c’est-à-dire de reconnaître en elles le visage de Dieu. Non, Jésus ne nous demande pas l’impossible, celui qui n’est accessible qu’à Dieu. Saint Jean nous le rappelle : l’amour nous vient de Dieu puisque « Dieu est Amour » (Jn 4, 8). Il ne nous reste donc qu’à confier au Seigneur tous ceux que nous n’arrivons pas à aimer (suffisamment ou pas du tout) dans notre prière. Ce premier pas vers le projet d’amour de Dieu peut paraître bien modeste, mais il est essentiel. Car l’amour du Père, qui est toujours premier, fera tout le reste. Ce simple premier pas, telle une minuscule fente qu’on vient entre-ouvrir dans notre coeur pour laisser passer les rayons d’amour de notre Père, voilà le commandement d’amour. Et comme il nous vient, non plus du maître mais de l’ami, personne ne peut y résister : n’est-ce pas le propre d’un commandement ? Quelle grâce !

Björn DESMET

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