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18 Mars 2018 – 5è Dimanche de Carême

Vive le printemps !

C’est enfin le printemps ! Si vous êtes comme moi las des nuits sans fin, des matins de froid et de brouillards, des gouttes au nez et des gorges enrouées, voilà de quoi redonner du baume au cœur. Bien que la grisaille soit toujours de mise, les arbres nous paraissent déjà moins vides, nous nous surprenons à ouvrir les fenêtres aux premières douceurs de mars et nous guettons le moindre chant des oiseaux comme une ode à la vie qui renaît inévitablement. Et pourtant, toute Bonne Nouvelle qu’il est, l’évangile de ce dimanche nous accompagne dans ce passage de renaissance d’une manière bien déconcertante.

Tout d’abord, l’accueil de la bonne nouvelle nous viendra par des étrangers comme ces Grecs en Galilée, ceux qui, sans se préoccuper de savoir à l’avance ce qui va se passer, cherchent à voir Jésus. Laissons-nous surprendre par celui qui nous montrera un autre chemin, bien loin de nos repères trop confortables, un chemin qui passera par l’expérience de la nouveauté plutôt que par notre savoir et le réflexe de nos acquis !

Ensuite, comme le grain de blé qui meurt en terre pour donner du fruit, la vie nouvelle ne pourra passer que par la mort. Il n’y a pas de printemps sans hiver et l’arbre ne pourra pas porter de fruit s’il n’a pas été taillé. N’ayons pas peur de nous libérer de notre passé, qu’il soit bercé de doux souvenirs ou marqué par d’amers regrets ! Khalil Gibran disait : « nul ne peut atteindre l’aube, sans passer par le chemin de la nuit ». Accueillons donc, comme Jésus nous y invite, chaque jour qui se lève comme une promesse.

Enfin, il ne nous appartient pas de décider quand aura lieu le grand soir. « Vais-je dire […] sauve-moi de cette heure ? Mais, non ! » : cette interpellation de Jésus nous concerne plus que jamais dans notre société occidentale qui ne supporte plus les ruptures et cherche à arrondir les angles pour reporter les choix, surtout les plus difficiles, au lendemain. Il n’est pas possible de faire fleurir le cerisier le jour où nous le souhaitons, mais il nous est donné d’accueillir ce jour comme la grâce d’un avant-goût de la résurrection. Nul doute que l’arrivée du printemps nous aide à accueillir la joie pascale qui est toute proche, mais, méfions-nous des giboulées de mars, elles nous rappellent que nous n’échapperons pas au bois de la croix.

Björn DESMET

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