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Méditations de la Parole de Dieu

Vendredi 4 mars

Commentaire de l’évangile du jour : « Des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors ils jeûneront » (Mt 9, 14-15)

Il y a un grand nombre de jeûnes dans la vie religieuse de nos frères juifs pratiquants : Jeunes publics (6 ou 7 dans l’année) et jeûnes privés : (3 ou 4).

Tous ont un sens commémoratif d’événements tristes de l’histoire du peuple hébreu ou un sens d’invitation à la conversion. Ils rythment la vie de tout bon juif et l’on comprend que les disciples de Jean-Baptiste soient surpris de voir les disciples du Christ ne plus les pratiquer. En fait, ces jeûnes ne sont pas prescrits par la Torah, ils sont des traditions dues à l’histoire et ils ont souvent été contestés par les prophètes qui invitent les gens à convertir leur cœur avant de se priver simplement de nourriture.

Jésus vient instaurer une nouvelle relation à Dieu le Père. Ces jeûnes qui préparaient à la venue du Royaume de Dieu n’avaient plus de sens puisque le Royaume était déjà là, présent en sa personne.

Par contre, comme Jésus n’est plus visible à nos yeux et que le Royaume reste à advenir pleinement, nous autres, témoins et missionnaires de cette mentalité nouvelle, nous avons à nous convertir sans cesse. Le jeûne nous est encore bien utile pour nous libérer de ce confort quotidien qui insidieusement tout au long de l’année, nous fait oublier notre mission urgente, risque de nous nous enfermer dans la paresse et l’indifférence nos frères.

Francis de Backer


Jeudi 3 mars

Commentaire de l’évangile du jour: « Celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera » (Lc 9, 22-25)

Si hier, avec le rite des Cendres, nous sommes entrés de plein pied dans le temps du Carême, aujourd’hui il me semble que nous avons dans l’évangile de quoi résumer l’essentiel de ce qui va se ‘jouer’ d’ici le matin de Pâques…

Voilà que Jésus résume parfaitement bien l’enjeu, ou pour le dire autrement en reprenant une image, le ‘scénario’ qui va se dérouler… Jésus fait ici une annonce majeure, parfait résumé de son œuvre de Salut. « Il faut que le Fils de l’homme souffre… le troisième jour il ressuscite ».

Il nous invite ainsi à dégager nos horizons et changer nos stéréotypes de raisonnement, d’autant plus en cette période ou le bruit des canons résonnent… il nous invite surtout à découvrir, s’il en était encore besoin, que la croix sera le chemin vers la plénitude de la vie, et la condition indispensable pour marcher à la suite de Jésus… il nous invite aussi et surtout, à entrevoir la croix comme clé d’ouverture d’un tombeau vide !

Quelle formidable espérance ! Changement donc de paradigme… la croix n’est plus simplement la croix, avec son cortège de questions et de doutes, mais plutôt le signe du don et de l’amour. « Signe indélébile de son alliance… »

Profitons de tout ce carême pour orienter notre regard vers le Dieu de Jésus Christ, le don qu’il fait de lui-même, le don qu’il fait de sa vie pour nous !

Pourquoi ne pas prendre quelques instants de silence devant un crucifix chaque vendredi de carême pour lui signifier que nous l’aimons et que nous voulons être sauver nous aussi !

Ce carême s’ouvre à nous comme une montée…non pas un calvaire ! Mais une montée vers Pâques…une marche vers le sommet de la vie et de la joie.

Faisons de ce carême un temps béni pour avancer vers ces conversions indispensables à notre vie, celle de l’Église et de nos sociétés.

Avec le Christ, redécouvrons jusqu’où Il nous a aimé !

 

                                                                                   Père Jean Marc ALTENDORFF+


Mercredi 2 mars 2022 : Mercredi des Cendres

Commentaire de l’évangile selon Saint Matthieu : « Tu es poussière et tu retourneras en poussière » (Mt 6,1-6.16-18)

Cela fait du bien qu’une fois par an, l’Evangile nous rappelle notre fragilité et notre insignifiance. Nous sommes invités à nous convertir, c’est-à-dire à remettre sa vie en conformité avec l’Evangile. Convertir, s’est faire demi-tour ou comme Charles Péguy parle de « rebroussement » pour changer la direction de sa vie. Quel que soit notre statut, notre façon de vivre, nos avoirs, nous ne sommes rien, nous ne valons rien. Nous sommes invités pendant les 40 jours qui précèdent la plus grande fête de la religion catholique à préparer la venue du ressuscité en développant 3 actions : la prière, le jeune et l’aumône

La prière est notre relation à Dieu. Par les Cendres, nous reconnaissons que nous sommes pêcheurs et nous demandons à Dieu le pardon de nos péchés. Nous pourrions prendre conscience que nous avons fait du mal, d’avoir déchiré la relation avec l’autre, utiliser le temps du Carême comme temps de réconciliation et de pardon demandé et reçu. Demander pardon, c’est se remettre dans les mains de celui qui pardonne.

Le jeune consiste en un détachement des diverses habitudes. Il est d’abord alimentaire mais pas que cela. Trop de personnes à travers le monde souffrent de la faim. C’est inacceptable et intolérable. Nous priver de nourriture, voire de ce qui nous fait plaisir, nous permet de nous rapprocher de ceux qui en souffrent régulièrement. En plus, c’est peut-être aussi l’occasion de limiter nos addictions comme par exemple : télévision, ordinateurs, jeux vidéo, smartphones, tabac, alcools, etc afin de retrouver notre autonomie et notre libre choix.

L’aumône est la continuité de notre jeune. Les euros non dépensés par notre alimentation doivent être utilisés pour diminuer un peu la faim dans le monde. Si on peut dégager du temps disponible, pourquoi ne pas aller donner un coup de main à une association caritative. A nous d’utiliser à bon escient notre aumône pour soulager tous ceux qui ne s’en sortent pas, ici et ailleurs. Il existe de nombreuses associations qui gèrent au mieux les dons recueillis pour soulager ceux qui en ont le plus besoin. On a que l’embarras du choix.

Comme le dit St Matthieu, ces 3 actions doivent rester discrètes, il n’y a pas lieu « de l’accomplir devant les hommes de le faire savoir ou de se donner en spectacle ». Cette entrée en Carême peut-être un nouveau départ pour préparer la venue du Christ ressuscité dans 40 jours et peut-être changer certaines de nos habitudes. Ne ratons pas le départ.

François Plantet


Mardi 1er mars 2022

Commentaire de la première lettre de saint Pierre apôtre (1, 10-16) : le message du salut « annoncé maintenant », « pour vous »

Voici comment se transmet le « message » de Dieu : les « prophètes » jusqu’à Jean-Baptiste, puis « ceux qui ont évangélisé » (dont l’apôtre Pierre, qui a vu le Christ ressuscité) ont « annoncé » la « grâce qui vous est destinée ». Pierre décrit au tout début de sa lettre ses lecteurs, comme ceux qui « aiment » Jésus « sans l’avoir vu » et qui « croient » en Lui « sans le voir encore ». Nous sommes donc exactement dans la situation des lecteurs contemporains de Pierre : « vous », c’est « nous », venus au monde après « les souffrances du Christ et la gloire qui s’ensuivrait », c’est-à-dire sa mort et sa résurrection. Cette lettre est bien à lire « maintenant », en cette veille du Carême 2022. Quel est le message que nous transmet Pierre aujourd’hui ?

Dieu a quelque chose à nous annoncer et quelque chose à nous demander, en nous appelant des « enfants obéissants ». Drôle d’image que ces enfants sages, qui ne doit pas nous tromper. Par le baptême nous sommes devenus enfants de Dieu, ses fils et ses filles adoptifs, et non des esclaves. Nous sommes donc invités – mais jamais forcés – à obéir au projet que Dieu a pour nous : être saint comme Lui. Cette formule se trouve trois fois employée dans le Lévitique (11, 44-45 et 19, 2 et 20, 7). Il s’agit d’abord de renoncer au mal, les « convoitises d’autrefois » : le jeûne pourra nous aider à faire ce mouvement de conversion. Mais l’obéissance à la Loi n’est qu’un premier moment ; il s’agit de mettre toute son intelligence et toute sa foi à comprendre la bonne nouvelle du salut.

L’attitude à adopter est formulée un peu étrangement : nous devons « disposer notre intelligence pour le service » et « rester sobre » – le chanoine Osty propose de traduire plutôt par « ceindre les reins de l’intelligence » et être « vigilant ». Saint Pierre nous donne aussi l’image des prophètes, de vrais chercheurs de Dieu qui ne se contentent pas de faire passer un message (comme on fait suivre un mail en un clic) ; ces hommes ont annoncé, sans la connaître ni parfaitement la comprendre, la venue du Christ grâce à « leurs interrogations » et « leurs recherches ». Quant aux anges, ils « désirent se pencher pour scruter ce message » : quelle belle image de nos compagnons invisibles, qui s’intéressent à Dieu et au sort des hommes !

Voici notre programme de Carême : lire la Parole de Dieu et chercher à entendre l’appel du Christ qu’Il nous envoie « maintenant » ! Cherchons vraiment à approfondir, en ces prochaines semaines, la mystérieuse révélation de l’Amour de Dieu, innocent mort pour que les pécheurs vivent, nous, ses enfants pardonnés, héritiers de la vie éternelle !

Clotilde et Léonard


Lundi 28 février

Commentaire de la lecture du jour: « Le Christ, vous l’aimez sans l’avoir vu ; en lui, vous mettez votre foi, vous exultez d’une joie inexprimable » (1 P 1, 3-9)

Dans sa première lettre, Pierre s’adresse aux premières communautés chrétiennes et leur rappelle la « vivante espérance » qu’apporte le baptême par et en Jésus-Christ, qui fait renaître « grâce à sa résurrection d’entre les morts ». Jésus est le Rédempteur, et Pierre rappelle que la joie que procure la vie nouvelle reçue en Christ dépasse toutes leurs afflictions, toutes les épreuves auxquelles ils font face.

Mais quelle est alors l’actualité de cette épitre pour nous aujourd’hui ? Nos épreuves ne sont certes pas équivalentes à celles que traversent les premiers chrétiens. Bien que… Si nous pouvons dans notre pays vivre notre foi sans craindre pour notre vie, d’autres communautés chrétiennes aujourd’hui font face à la persécution et le texte de saint Pierre résonne d’autant plus. Nous ne manquons pas d’épreuves non plus, blessés comme nous le sommes parfois dans notre chair, par la maladie, la souffrance physique, nos blessures ; blessés aussi dans notre âme par les mensonges, les infidélités, les déceptions. Mais nous aussi, tous chrétiens que nous sommes, nous le sommes par notre baptême. Souvenons-nous également de la lettre de Saint Paul aux Galates (Galates, 3, 24-29) et en cette quasi-veille de notre entrée en Carême, laissons résonner cette parole reprise à l’occasion des baptêmes, et plus particulièrement lors de la Vigile Pascale : tous, dans le Christ Jésus, nous sommes fils de Dieu par la foi ; unis au Christ, nous avons revêtus le Christ. Il n’y a plus ni juif, ni grec, ni esclave ni homme libre, mais tous, nous ne faisons plus qu’un dans le Christ.  Alors, nous prenons part à la descendance d’Abraham et sommes « héritiers selon la promesse ». C’est également de cet héritage, « qui ne connaîtra ni corruption, ni souillure, ni flétrissure » dont veut nous parler Saint Pierre dans sa lettre.  Notre foi, don de l’Esprit, nous rend semblables au Christ et fait de nous des prophètes, des prêtres et des rois. Aussi combien notre foi est-elle plus précieuse que l’or, car elle a cette capacité mystérieuse, puissante et efficace, de transformer ce qui est aride, ce qui est laid, ce qui est méprisable, ce qui est douloureux en nous en grâces vivifiantes, admirables, aimables, consolatrices. Ne craignons pas de placer notre foi en Jésus et profitons de ce temps de Carême pour, chaque jour, à l’orée de notre journée, renouveler notre acte de foi, par le Symbole des Apôtres, par un Notre Père, ou en exprimant simplement notre volonté d’agir à l’exemple du Christ, par charité, dans la confiance, héritiers que nous sommes de l’Amour de Dieu.

Héloïse Parent


Dimanche 27 février – 8ème dimanche du Temps Ordinaire (année C)

Commentaire de l’évangile du jour : « Ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur » (Lc 6, 39-45)

L’historie est connue, celle de la paille et de la poutre. Et pourtant elle nous dérange toujours autant, enfin quand on l’entend… Parce que sinon, on y passe vite dessus, sur cette histoire. Regardez : le méchant Poutine, les gentils ukrainiens… Le méchant Mélanchon, le gentil Macron, le méchant Elon Musk, le gentil Bill Gates… Vous avez le droit d’inverser toutes les propositions, le raisonnement fonctionne toujours : on arrive à voir des gentils et des méchants partout. Selon nos sensibilités. Facebook est rempli de personnes tentant d’expliquer que la Russie est agressée par l’Otan, et qu’elle se défend, ou d’autre démontrant par A+B l’autoritarisme et l’autocratisme de Poutine.

« Au pays de Candy, comme dans tous les pays, on s’amuse on pleure on rit, il y a des méchants et des gentils ! » Qu’elle est vraie cette chanson…  on regarde toujours ce qui se passe ailleurs… L’herbe est toujours plus verte chez le voisin. Sauf que, avez-vous déjà pensé que cet adage s’applique aussi au voisin, qui voit votre herbe plus verte que la sienne ! Bref, on n’est pas sorti de l’auberge avec ce genre de comparaison, ou avec ce genre de regard porté sur les autres.

Rassurez vous, je ne suis pas en train de chercher à vous faire rentrer dans votre petite bulle, pour vous occuper uniquement e vous même, mais j’essaye de vous inviter, par ces quelques réflexions, à vivre ces phrases si dures (mais si vraies de Jésus) à notre niveau. On peut porter un regard sur l’actualité, et oser partir dans une réflexion critique (au sens platonicen svp – Wikipedia est votre ami), et il est nécessaire pour la vie du monde et de la société de faire cet acte de réflexion, mais n’oublions pas de le faire pour nous aussi ! C’est bien beau (enfin non, c’est mal) de dire du mal de Poutine ou autres pseudo dictateurs (ça peut être votre chef, femme, mari, évêque, pape, … – Compléter et rayer les mentions inutiles !), mais qu’en est-il de voter propre difficulté à accepter les remises en cause, à accepter des visions différentes ? Qu’en est-il de notre (oui, même moi !) capacité à pardonner, à ne pas entrer en conflit, à faire vivre toujours et partout la paix ? Certes, on ne sort pas les chars pour s’expliquer (peut-être aussi que c’est parce que nous n’en avons pas !), mais suis-je toujours prompt à chercher la paix ?

Je m’arrête là. Et certes, il y a une gradation, y compris dans la responsabilité politique, qui ne donne aucune excuse à certains. Mais ne nous cachons pas derrière cette excuse pour ne pas commencer, à notre niveau, ce chemin de vérité, et pour diffuser la paix autour de nous, pour faire vivre toujours plus la charité et l’espérance.

Stéphane Jourdain


Samedi 26 février

Commentaire de l’évangile du jour: « Celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas » (Mc 10, 13-16)

L’évangile de ce jour raconte une scène étonnante. Des parents amènent leurs enfants à Jésus pour qu’il pose la main sur eux ; mais les disciples les écartent vivement. Jésus se fâche devant ce refus.  Jésus profite de cet incident pour leur rappeler que « le Royaume de Dieu appartient à ceux qui leur ressemble » parce qu’ils font partie des « pauvres de cœur » dans la première béatitude.

Dans son commentaire de ce passage, Michel Hubaut nous aide à comprendre en quoi consiste à accueillir le royaume de Dieu à la manière d’un enfant. Il dit ainsi : « ce n’est pas tellement leur innocence qui est évoquée, mais leur ouverture spontanée à la nouveauté, à l’impossible, à l’avenir. Les blessures de la vie ne les ont pas encore fermés sur eux-mêmes, rendus blasés ou sceptiques. Encore dépendants des autres, ils savent recevoir sans s’imaginer propriétaires du monde qui les entoure. Toutes ses dispositions sont en fait celles que Jésus réclame de ses disciples pour accueillir la gratuité du royaume de Dieu qu’il est venu nous révéler et nous offrir. Ce royaume de Dieu ne peut être reçu que par ceux qui sont capables de s’émerveiller, comme les enfants, et de croire que tout est don. »

Dans notre monde actuel, avec tellement de choses qui ne vont pas bien, sommes-nous encore capables de nous émerveiller des petits « signes », des « œuvres » de Dieu qui s’accomplissent ?

Paul Nguyen

 


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