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Méditations de la Parole de Dieu

Dimanche 5 mars

Commentaire de la lecture du jour: Vocation d’Abraham, père du peuple de Dieu (Gn 12, 1-4a)

À l’aube de l’histoire de la Révélation, notre père dans la foi, Abraham, expérimente la venue de Dieu dans l’histoire des hommes à travers cette invitation qu’il lui fait de quitter son pays pour aller ailleurs où il sera béni par le Seigneur non seulement lui-même, mais à travers lui tous les hommes.
C’est en prenant conscience de ce mouvement, et de son but universel, que nous désignons légitimement Abraham comme le Père des croyants.
Cette figure exemplaire d’Abraham nous indique ainsi les cheminements que nous avons nous aussi à emprunter pour devenir de véritables fils de ce premier croyant, de celui qui fait confiance sans préalable.
Voici qu’un homme bien établi et reconnu se laisse entraîner dans une aventure pour le moins incertaine, et s’il s’y engage ce n’est que sur une parole. Humainement, il y aurait de quoi penser que cet homme verse dans la déraison. Seul son titre de croyant, c’est-à-dire celui qui identifie cette parole comme émanant de celui qui ne peut que susciter la confiance (la foi) permet de comprendre l’attitude d’Abraham.
Puisque cette parole, il l’identifie comme émanant du Seigneur, c’est qu’elle est La Parole, qui ne peut appeler que sa confiance. Par sa réponse confiante où il met en œuvre l’invitation que lui fait le Seigneur, Abraham ouvre le champ de l’accomplissement de la promesse que lui fait le Seigneur qui n’est autre que de recevoir sa bénédiction pour lui et à travers lui pour tous les hommes.
Si l’initiative provient de l’action gratuite de Dieu, la réponse par son engagement confiant permet à Abraham d’entrer dans le projet que Dieu veut déployer pour l’humanité : le mener vers le lieu où il accomplira sa promesse qui est de le bénir et de bénir toutes les familles.
Osons nous aussi risquer l’aventure de quitter nos lieux pour répondre à la proposition du Seigneur en nous mettant en route, c’est ainsi que nous accueillerons ce qu’il nous offre : sa bénédiction, et une bénédiction allant au-delà de nos seuls besoins.

 

Abbé Pierre Guerigen

Samedi 4 mars

Commentaire de l’évangile du jour: Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait (Mt 5, 43-48)

Où en sommes – nous de nos résolutions de la nouvelle année ? Deux mois ont passé, et quel bilan pouvons – nous dresser de nos bonnes intentions formulées dans l’euphorie du 1er janvier ? Euh… les miennes ont bien fondu…peut-être étaient-elles inadaptées ou trop ambitieuses ?  Tant mieux si certaines personnes réussissent par ce biais à rééquilibrer leur vie quotidienne.

Nous voilà à présent au début du temps du Carême, autre période de commencement et de décision. Quels efforts avons – nous choisis pour progresser dans notre vie spirituelle ? Une plus grande attention à nos proches ? Une vie de prière intérieure plus régulière ? Un effort de partage plus conséquent ? Nous n’avons que l’embarras du choix, même de faire de toutes petites choses si notre situation de santé ou financière est difficile. Et si nous manquons malgré tout d’idées, les textes du jour nous proposent quelques exemples : marcher en hommes et femmes intègres dans les voies du Seigneur, garder ses exigences et Le chercher de tout cœur, affermir nos voies, avoir un cœur droit et se laisser instruire (Psaume 118). Si nous faisons déjà tout cela, l’Evangile nous place alors la barre à une hauteur vertigineuse: aimez vos ennemis et prier pour ceux qui nous persécutentQuoi ?? Mais est-ce seulement possible ? avons-nous envie de récriminer immédiatement. Et comment faire ? Accepter déjà que « le soleil se lève sur les méchants comme les bons et que la pluie tombe sur les justes et les injustes ». Par cette image, le Christ nous encourage à la patience, à l’acceptation que dans la vie, nous sommes entourés de gens qui ne nous intéressent pas ou se comportent mal, abîment ce qui nous est cher, ont une personnalité difficile, ne prennent pas soin des relations, etc…Avec eux aussi, le Seigneur est patient ; les rejeter, nous en sommes capables, c’est facile, et les « païens », ceux qui ne marchent pas à la suite du Christ, en font tout autant. En revanche, supporter ceux qui nous sont pénibles, c’est déjà un acte de charité, nous rappelle le Pape François.

Le Christ nous appelle à être « parfaits », comme le Père céleste, et comme Lui-même. Mais sa « perfection » est un chemin, une voie dynamique, une recherche qui nous engage entièrement,  plutôt qu’un état définitif, statique et déconnecté de la réalité, ou, pire, une attitude de suffisance. C’est le message porté par le passage du Deutéronome : tu suivras ses chemins, tu garderas ses décrets, ses commandements et ses ordonnances, tu veilleras à les mettre en pratique, tu écouteras sa voix. La voix du Christ, justement, elle résonne à travers l’appel de l’Eglise au mercredi des Cendres : « Convertissez-vous et croyez à la bonne nouvelle ». Le Carême est un chemin de conversion personnel à chacun, parfois modeste, pas toujours en ligne droite, mais sur lequel nous ne marchons pas seuls : Il nous donne la main – pour que nous la tendions à d’autres.

                                                                                               Elisabeth Seyve


Jeudi 2 mars

Commentaire de l’évangile du jour: « Quiconque demande reçoit » (Mt 7, 7-12)

Le texte d’évangile de ce jour est d’une logique implacable : demandez, on vous donnera. En effet, si je ne demande pas, je n’obtiens rien, ou du moins pas forcément ce dont j’ai besoin. Il en est de même quand nous cherchons : pour trouver ce que nous avons perdu ou ce qui nous manque, il faut se mettre en quête. « Quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira. » L’évangéliste Matthieu présente les choses de façon claire et catégorique ; il ne pose aucune condition à ce que l’acte du quêteur soit prolongé par l’acte du donneur. Cela étant, notre expérience quotidienne pourrait démentir en partie cette certitude de l’évangéliste car il est commun de se voir refuser une demande, même justifiée, et les mendiants font souvent l’expérience de l’indifférence du passant.

Mais l’objectif de l’évangéliste n’est certainement pas de nous faire adhérer à la certitude d’une bienveillance et d’une charité parfaite, sans condition et sans limite de la part de l’homme, car il n’est pas tant question en premier lieu du rapport entre l’homme et son prochain que du rapport entre Dieu et l’homme : « combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent ! ». L’évangéliste nous expose ce que doit être notre relation à Dieu. Il ne s’agit pas d’une relation unilatérale, au sens où seul Dieu serait à la manœuvre, agirait envers l’homme, tel un deus ex machina qui agirait dans nos vies sans notre participation, et nous, nous serions de simples pantins, qui en subirions les effets ou les bénéfices. Tout don reçu ne peut pas être une grâce si nous la recevons dans la passivité ; toute grâce reçue est transformante et doit nous mettre en action, nous pousser en dehors de nous- mêmes ; alors nous agissons non plus seulement pour nous mais pour les autres et pour Dieu.  Notre relation à Dieu n’est pas non plus le fruit de la seule action de l’homme qui s’épuiserait à supplier le Seigneur de répondre à ses prières sans jamais rien recevoir en retour. Notre Dieu, trinitaire, se révèle dans la bible comme un Dieu de relation ; il est amour, il se donne en même temps qu’il nous reçoit tels que nous sommes. Mais Dieu ne peut nous donner son amour et répandre ses grâces en abondance que dans la mesure où nous sommes dans une disposition de cœur qui nous permette de les recevoir. N’avez-vous jamais fait l’expérience de recevoir le pardon d’un proche avec mauvaise humeur, voire réticence, le cœur fermé, non coopératif ? La réconciliation a-t-elle été un tant soit peu efficace ? Si mon cœur se ferme à Dieu, Dieu ne pourra y demeurer ; s’il lui laisse la plus grande place, alors Dieu demeurera en moi et moi je demeurerai en lui. En ouvrant notre cœur, nous n’avons à risquer qu’à voir le Seigneur y demeurer ! Nous n’avons rien à craindre, rien à perdre et tout à gagner ! Alors ne tardons pas, et profitons de ce temps de carême et de réconciliation pour trouver des moments privilégiés, dans la prière, dans la lecture d’un texte de l’évangile, d’un psaume, dans la contemplation de la nature qui se réveille, dans la louange simple et spontanée, pour entrer en relation avec Dieu.

Héloïse Parent


Mercredi 1 mars

Commentaire de l’évangile du jour: « À cette génération il ne sera donné que le signe de Jonas le prophète » (Lc 11, 29-32)

Jésus dit à la foule qui le suivait : « cette génération est une génération mauvaise : elle cherche un signe, mais il ne lui sera donné que la signe de Jonas »

Cette phrase de Jésus pourrait peut-être être d’actualité. Ne s’adresserait-il pas à nous ?

Jonas a annoncé à Ninive sa destruction, après 40 jours, s’ils ne se convertissaient pas. Ils crurent Jonas et tous, roi compris, firent pénitence.

Régulièrement les évangiles nous disent de nous convertir. Entendons-nous l’avertissement malgré l’absence du délai de 40 jours ?

Ne sommes-nous pas englués dans notre confort, nos petites habitudes, nos difficultés économiques, écoutant d’une oreille distraite et horrifiée, les calamités ayant lieu dans le monde entier ?

Nous sommes en Carême depuis une semaine et, nous pourrions, à l’invitation du curé de Montigny, mettre en application la prière pour nous rapprocher de nos frères, lointains mais pourquoi ne pas commencer par nos proches que nous voyons tous les jours ou à chaque messe et auxquels nous disons bonjour dans le meilleur des cas.

Convertissons-nous réellement, pas du bout des lèvres et bon chemin vers Pâques.

François Plantet

 

 


Mardi 28 février

Commentaire de l’évangile du jour: « Vous donc, priez ainsi » (Mt 6, 7-15)

“Votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous l’ayez demandé». Je me sens invité(e) à goûter cet amour divin… si grand qu’il connaît chacun et chacune dans le secret de son  cœur.de sa vie.

Dans le « Notre Père » Jésus nous propose de mettre Dieu au centre de notre prière, en nous rappelant qu’elle est rencontre, décentrement, abandon de nos préoccupations immédiates dans le lâcher prise et la confiance en plus grand que nous. Je prie pour que le Père se révèle, pour qu’il fasse venir Son Règne, pour que Sa volonté se réalise sur la terre comme au ciel …

Nos préoccupations quotidiennes  ne sont pas oubliées… Jésus m’invite aussi à prendre en compte ce qui fait l’ordinaire de ma vie : le pain nécessaire pour vivre, le soutien dans les difficultés et les tentations, et le pardon à recevoir ou à donner dans les relations avec les autres. En ce temps de Carême je peux me sentir invité(e) à relire d’éventuelles relations difficiles ou en stand by,  à la lumière de l’amour miséricordieux du Seigneur.

Et si nous prenions le temps aujourd’hui et pourquoi pas dans les prochains jours, de laisser résonner cet enseignement de Jésus sur la prière, comme si c’était la première fois que nous l’entendions, en prenant conscience que « Dieu n’est pas une entité lointaine, absente ; qu’il  est père, notre Père. Il est à la fois « au-delà de tout » mais aussi infiniment proche, « plus intime que l’intime de moi-même », disait Saint Augustin ». Je peux lui confier tout ce qui m’occupe ou me préoccupe au fond de mon cœur, en prenant le temps de poser, de laisser résonner chaque mot de la prière  transmise par Jésus…

Dieu notre Père, Toi qui parles au fond de notre cœur, qui connais notre vrai visage, donne-nous en ce temps de Carême de prendre le temps d’une « opération vérité ». Que nous reconnaissions dans le secret de nos décisions, de notre prière, Ta présence qui donne vie !

Danielle SCHUCK

 

 

 

 


Lundi 27 février

Commentaire de l’évangile du jour: « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 31-46)

Donner à manger, donner à boire, accueillir, habiller, visiter… Je suis marquée par les verbes d’action du texte de l’évangile de ce jour. Sans doute m’apparaissent-ils d’autant plus que l’évangéliste, dans ce va-et-vient de la parole entre Jésus et ses disciples, mentionne chacun de ces verbes trois fois. L’enseignement de Jésus est simple : agir auprès des plus petits. Il est dans ce texte principalement question d’action, en même temps que de la fin des temps d’ailleurs : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire ». La première action qui nous est décrite est celle du Christ qui, à la fin des temps, « séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs », plaçant « les brebis à sa droite et les boucs à sa gauche ». L’évangéliste nous annonce en ces termes le Jugement dernier, où les justes, bénis du Père, s’en iront à la vie éternelle tandis que les maudits, qui n’auront pas agi avec charité, s’en iront au châtiment éternel. Il est question de juger les actes. Nous ne manquons pourtant pas d’agir, tant nous sommes affairés sans cesse, toujours à la tâche, et même quand nous sommes en vacances nous ne pouvons pas nous empêcher de remplir notre temps de tas d’activités. Nous passons beaucoup de temps à tenter de gagner plus, de vivre mieux, de maîtriser la nature, l’homme, de chercher des solutions à tous nos problèmes, de gagner du temps aussi, si bien que nous perdons le sens, la direction, de notre vie, Celui vers qui elle devrait être tout entière tournée. C’est le paradoxe que souligne le pape François lorsqu’il déplore qu’ « avec tous nos progrès et notre prospérité, nous sommes devenus une société de la fatigue ». Jésus nous invite en revanche à agir d’une tout autre façon : Donner à manger, donner à boire, accueillir, habiller, visiter…  ceux qui ont faim, soif, sont étrangers, nus, en prison ou malades. Agissons-nous de la sorte au quotidien et parvenons-nous réellement à faire plus que d’avoir une pensée charitable pour le pauvre qui mendie à qui je pourrais demander ce dont il a besoin, pour la voisine dont je sais qu’elle peut avoir besoin de moi mais qui ne me demandera rien, pour cet ami fragile psychologiquement qui a besoin d’une oreille pour l’écouter même si je manque de temps ? Il est temps que nos belles pensées deviennent des actes, et pourquoi pas, ces actes des habitudes.  En ce temps de Carême, laissons de côté ce qu’il y a de superflu dans le quotidien de nos vies, ces petites occupations (réseaux sociaux ? Chat en ligne chronophage ? Surf sur le web sans réelle raison ?) ou petites préoccupations (souci de l’image que je renvoie ? volonté exagérée de réussite professionnelle ou sociale ?) qui nous détournent de l’autre donc du Christ. Préférons nous soucier de celui qui, à l’instant où je vais bien, va plus mal, à l’instant où je dépense, n’a rien à dépenser, à l’instant où je suis comblé, se sent seul, à l ‘instant où je suis consolé, souffre. Notre bonheur n’en sera que décuplé.

Héloïse Parent


Dimanche 26 février – 1er dimanche de carême

Commentaire de la première lecture : « Elle en donna aussi à son mari, et il en mangea. Alors leurs yeux à tous deux s’ouvrirent et ils se rendirent compte qu’ils étaient nus ».

Messieurs, vous pensiez être tranquilles en pensant que c’était Eve qui était l’origine du péché ? Eh bien détrompez vous, et regardons tout simplement la première lecture que la liturgie ne propose aujourd’hui. A la fin de cette belle lecture, il y a cette phrase : « Elle en donna aussi à son mari, et il en mangea. Alors leurs yeux à tous deux s’ouvrirent et ils se rendirent compte qu’ils étaient nus ». Une petite phrase qui nous explique que le péché ce n’est pas simplement le fait d’avoir consommé ce fruit désirable qui tentait Eve. Le péché, c’est aussi être capable de regarder collectivement l’erreur qui est la nôtre. « Leurs yeux à tous deux s’ouvrirent » : il faut attendre que Adam et Ève aient mangé ou plutôt que Eve et Adam aient mangé le fruit pour reconnaître le péché, pour que les deux se reconnaissent pécheurs et découvrent alors qu’ils sont nus.

Ce texte illustre bien que le péché n’est pas simplement quelque chose de moral, avec une dimension individuelle, mais qu’il a une dimension sociale. C’est lorsque l’homme et la femme se mettent ensemble, lorsqu’ensemble ils ont commis le péché, qu’ils le découvrent, qu’ils le comprennent. On a bien souvent tendance à définir le péché uniquement en fonction de ce qui nous regarde, personnellement, par rapport au bien ou au mal… Cette dimension sociale nous rappelle que, collectivement, chacun est impacté par le péché de l’autre. Je prends un exemple : le jeune homme qui cette semaine a tué sa professeur d’espagnol à Saint-Jean-de-Luz, Agnès Lasalle, a non seulement fait un péché par rapport à elle, mais il impacté toute sa famille, il a impacté tout son collège, tout son lycée ; il a même impacté sa propre famille. Il y a donc sa faute, mais sa faute rejaillit sur d’autres : la dimension sociale du péché existe, alors que bien souvent nous nous arrêtons uniquement à la faute morale.

Regarder cette dimension sociale du péché, c’est accepter d’entrer dans une démarche où non seulement le péché nous dépasse, mais où le pardon lui aussi nous dépasse, et ne concerne pas simplement l’individu mais l’ensemble de la communauté. Le psaume de ce jour le psaume 50, illustre bien à quel point non seulement le péché mais aussi le pardon rejaillit sur toute la communauté, à travers cette dernière parole qu’on peut lire dans le psaume d’aujourd’hui : « Seigneur ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange ».

Stéphane Jourdain


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