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Méditations de la Parole de Dieu

Mercredi 7 février

Commentaire de l’Evangile du jour : « Ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur » (Mc 7, 14-23)

A quelques jours d’entrer en carême, il me parait important d’entendre cet évangile. « Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. » L’occasion de relativiser tous nos efforts de jeûne et de pénitence, pour tenter de mieux canaliser non pas ce qui entre en nous, mais ce qui en sort. Ce qui vient « du cœur de l’homme » comme le dit Jésus en parant à ses disciples.

On a tellement l’habitude de regarder ce qui entre et peu ce qui sort… De choisir, de bien nous nourrir, tant matériellement que spirituellement ! Et on en oublie parois de regarder ce que nous produisons… Il nous faut peut-être commencer par là…  inverser note manière de penser. C’est là que l’on redécouvre la gourmandise : en vouloir toujours plus, y compris spirituellement, humainement. Alors que ce qui nous est demandé, c’est de vivre déjà de ce que nous avons, de l’Esprit Saint qui nous est donné. Ce serait, ou plutôt c’est, lui faire injure que de vouloir recevoir toujours plus, comme s’il ne nous suffisait pas. En attendant, on capitalise, pour nous. Ou on croit capitaliser, car ce qui nous rend saint, ce sont nos actions envers nos frères… Je vous invite à relire le passage de Matthieu chapitre 25, sur le jugement dernier : « venez à moi, les bénis de mon Père… ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait ».

Oui, aujourd’hui, Jésus nous pousse à oser nous tourner vers les autres pour leur partager l’Esprit Saint qui nous a été donné au baptême… Avant de nous intéresser à ce qui « entre en nous », regardons ce qui en sort !

Stéphane Jourdain


Mardi 6 février

Commentaire de la lecture du jour: « Tu as dit : “C’est ici que sera mon nom.” Écoute donc la supplication de ton peuple Israël » (1 R 8, 22-23.27-30)

Nous voici à la consécration du Temple bâti par Salomon. C’est le plus grand chantier élaboré sous son règne. Le temple est construit selon l’architecture religieuse de l’époque et rappelle les temples phéniciens ou cananéens – il n’y a pas d’antécédent de temple hébraïque, puisque les Juifs avaient opté jusqu’alors pour un sanctuaire transportable de camping.

Enfin, ça y est, la construction est achevée. Et Salomon préside sa consécration. La prière qu’il prononce est pleine d’humilité. La Création elle-même ne peut contenir le Seigneur ; comment un édifice construit par les hommes le pourrait-il ? Mais il était nécessaire de bâtir une Maison pour le Seigneur. Aussi, maintenant qu’elle a été construite, Salomon supplie le Seigneur d’être attentif aux prières qui seront prononcées dans ce lieu.

Je m’interroge, alors que le chantier de reconstruction de Notre-Dame de Paris avance à pas de géant, sur le besoin que nous ressentons, pauvres hommes, de construire de somptueux édifices religieux. Le Christ nous a laissé des consignes sur la prière, sur la façon de nous adresser à Dieu, et il nous a assuré que « quand deux ou trois sont réunis en [son] nom, [il est] là, au milieu d’eux » (Mt 18, 20) – je ne crois pas qu’il se soit exprimé sur le lieu de culte proprement dit, à part pour recommander de prier à l’écart.

D’un côté, nous avons besoin de ces édifices majestueux, nous nous réjouissons des statues, de l’or, de la hauteur des voûtes, de la beauté des vitraux… Nous rencontrons Dieu dans cet environnement esthétique créé par l’homme pour faciliter cette rencontre, justement. D’un autre côté, devant la simplicité et la beauté de la nature, ou tout bêtement sur le chemin du travail ou dans notre cuisine, nous pouvons être saisis profondément par la présence de Dieu et le prier avec force et confiance, certains d’être aimés et entendus.

C’est un peu comme en amour. Parfois, nous mettons les petits plats dans les grands, nous prévoyons des surprises, des cadeaux somptueux, des actes héroïques ou loufoques. Et parfois nous nous contentons de préparer une tasse de café le matin ou de veiller à ce qu’il y ait des chemises propres. Qu’importe : c’est toujours le même amour.

C’est toujours la même prière, le même appel, la même supplication, le même élan vers le Seigneur, que nous nous trouvions à Notre-Dame de Paris, à la cathédrale de Metz, à la chapelle de Ronchamp ou dans notre chambre. Le Seigneur, dans les cieux où il habite, écoute et pardonne.

Marie Julie Leheup


Lundi 5 février

Commentaire de la lecture du jour: « Les prêtres transportèrent l’Arche dans le Saint des Saints, et la nuée remplit la maison du Seigneur » (1 R 8, 1-7.9-13)

Il peut sembler curieux de vouloir construire une maison au Seigneur, à Celui qui bâtit son escalier dans le ciel et fonde sa voûte sur la terre (Am 9, 6) ! C’est pourtant le projet du roi David et de son fils Salomon dans la lecture et le psaume de ce jour. C’est aussi souvent notre intention de vouloir construire et entretenir une demeure pour abriter notre Dieu, nous rassembler autour de Lui, pour  Le prier, Le louer et L’adorer.

Ceci étant, le psaume 126 nous met en garde : Si le Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain (Ps 126, 1). De quelle maison parlons-nous ? Dieu remercie son serviteur David de vouloir lui construire une maison, ce que fera son fils Salomon. Mais le dessein de Dieu dépasse de loin le projet de celui-ci. Le seigneur t’annonce qu’il te fera lui-même une maison (2 S, 7, 11). Il ne s’agit pas d’une maison de pierre mais d’une lignée humaine dans l’histoire.

Plus tard, Jésus nous invitera à demeurer en lui. Si quelqu’un m’aime, il gardera ma Parole, mon Père l’aimera nous viendrons chez lui et chez lui nous ferons une demeure (Jn 14, 23). Le sujet n’est peut-être pas tant de construire une maison au Seigneur que de le chercher là où il est. Les disciples l’ont compris lorsqu’ils posent la question suivante à Jésus (Jn 1, 38) Ou demeures-tu ? la question sous-jacente pourrait être : ou pouvons-nous te rencontrer ? Laissons cette question résonner dans nos vies. Visiter un ami chez lui est un moyen de partager un moment avec lui et mieux le connaître. C’est ce que propose Jésus en leur répondant : Venez et vous verrez (Jn 1, 39). Ils allèrent donc et ils virent. La première lettre de Saint Paul aux Corinthiens nous guide sur ce chemin :  Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? (1 Co 3,16). Dieu vient habiter en nous et se loge au fond de notre cœur. Notre vocation est de Le découvrir, logé chez nous et pouvoir affirmer, comme le roi Salomon, aux sens propres et figurés : je t’ai construit Seigneur une maison somptueuse, un lieu où tu habiteras éternellement (1 R 8, 13).

Hugues Duwig

 


Dimanche 4 février

Commentaire de l’Évangile du jour: « Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies » (Mc 1, 29-39)
Proclamer l’Évangile, « c’est pour cela que je suis sorti », affirme Jésus à ses disciples qui le cherchent. Cette proclamation que réalise le Christ nous la comprenons le plus souvent comme consistant à relayer une parole très spécifique : l’Évangile qui est étymologiquement la Bonne Nouvelle.
Il est intéressant de repérer que cette page d’évangile nous invite à reprendre conscience que la proclamation de l’Évangile que réalise ici Jésus se situe sur un autre plan : c’est en guérissant les malades et en expulsant les démons que s’opère cette proclamation. C’est une Bonne Nouvelle, un Evangile en acte qu’il nous est donné de contempler et non pas seulement d’écouter. Et même, le récit évangélique nous invite à trouver nous-mêmes notre place dans cette action divine : ne pas en rester à de simples spectateurs de l’action divine, mais d’intégrer ces groupes de personnes qui vont vers Jésus avec leurs poids de misère et de détresse.
En effet, nous n’aurons pas trop de difficulté à nous trouver quelques points communs avec la situation de détresse que décrit Job dans l’extrait qui a été lu dans la première lecture. Devant la fatigue qui nous accable, le désespoir nous guette trop souvent. Ce sont bien pour ces personnes, que Jésus est sorti pour proclamer la Bonne Nouvelle.
Et quand l’action libératrice et salvifique du Seigneur se réalise dans nos existences exténuées, alors comme Paul, nous sommes nous aussi pressés de sortir pour proclamer l’Evangile.
Le dynamisme de vie qui nous est apporté par Jésus en nous rejoignant dans nos existences bloquées fait de nous des autres christs en sortie pour proclamer ce même Évangile.
Abbé Pierre Guerigen

Samedi 3 février

Commentaire du jour: « Donne à ton serviteur un cœur attentif pour qu’il sache gouverner ton peuple » (1 R 3, 4-13)

Dans la première lecture, le Roi Salomon, conscient de sa jeunesse et de la responsabilité qui lui incombe, adresse à Dieu cette célèbre et noble demande d’obtenir un cœur « attentif pour qu’il sache gouverner le peuple de Dieu et discerner le bien et le mal. » Sa sagesse et son intelligence devaient déjà être grandes pour formuler une demande aussi humble et généreuse, qui  nous rappelle que nos dons et talents nous ont été donnés gratuitement pour que nous les mettions à profit pour d’autres : Salomon oriente sa demande pour le bénéfice de  son peuple et non pas dans son intérêt propre. Face à une telle demande, la bonté et la générosité débordante de Dieu défèrlent immédiatement dans la réponse qu’il obtient : « je te donne un cœur intelligent et sage, tel que personne n’en a eu avant toi et que personne n’en aura après toi.  De plus, je te donne même ce que tu n’as pas demandé, la richesse et la gloire ». Comment ne pas penser à cette phrase que Jésus prononcera plus tard : « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice et le reste vous sera donné par surcroît ».

Dans l’Évangile de ce jour, il est aussi question de débordement : aux Apôtres fatigués, qui ont enchaîné à ce moment-là déplacements, enseignement et guérisons sans même prendre le temps de manger, Jésus offre le repos qu’ils ne réclamaient pas.  Et à la foule qui s’est dépêchée de le rejoindre,  déboussolée et en attente car « sans berger », Jésus offre son propre enseignement, « longuement ». Salomon tout comme les Apôtres sont tournés vers les autres, cherchent à faire grandir le Royaume de Dieu et sont des modèles pour nous.  En fin de compte, tous les personnages de ces deux scènes sont comblés en plénitude, au-delà de leur demande. Salomon reçoit de Dieu Sa sagesse – même, les Apôtres le repos et la paix dans la présence de leur Maître et la foule reçoit le Christ et son enseignement.

Puissions – nous suivre leur exemple et orienter nos demandes et nos désirs pour que grandisse le Royaume. Nous serons alors aussi comblés.

Élisabeth Seyve


Vendredi 2 février

Commentaire de l’Évangile du jour: « Mes yeux ont vu ton salut » (Lc 2, 22-40)

L’évangile de ce jour résume plusieurs rites juifs autour de la naissance de Jésus : La purification de sa mère, prescrite au 40ème jour et le rachat des fils premiers nés, célébré normalement  au 31eme jour de l’enfant. L’évangéliste St Luc ne se préoccupe pas de leur chronologie exacte. Ce qui l’intéresse, c’est le sens profond qu’annoncent ces événements pour le salut du monde.

Nos frères orthodoxes appellent cette fête, celle de la Sainte Rencontre. Rencontre du Christ avec le prophète Siméon, rencontre avec la prophétesse Anne. Deux vieillards qui représentent le vieux monde qui a tant attendu que Dieu descende enfin parmi nous et qui voient enfin leurs espérances se réaliser.

Siméon nous donne déjà à comprendre que Jésus n’est pas simplement le sauveur les fils d’Israël : C’est  l’humanité toute entière qu’il vient éclairer de la vérité divine.

Aujourd’hui, nous pouvons fêter aussi bien : l’humilité du Seigneur et de sa Sainte Famille, l’humilité  de la Vierge Marie qui se plie à un rite dont elle était pourtant dispensée par sa naissance, la lumière qui vient éclairer tous les hommes.

Abbé Francis DE BACKER


1er février 2024

Commentaire de l’évangile du jour : « Il commença à les envoyer en mission » (Mc 6, 7-13)

Nous est donné aujourd’hui de méditer l’envoi en mission des disciples. Après avoir suivi une formation accélérée, un compagnonnage rapide avec le Christ les voilà projetés dans une autre réalité d’existence. Ils ont été appelés un à un, progressivement. Jacques, Jean, Lévi, puis les autres… “Seigneur entends ma prière, dans ta justice écoute mes appels” (Ps 142).

Avec confiance, ils ont pris la route avec l’homme de Nazareth. Sans trop réfléchir, sans trop comprendre l’intégralité de ce qu’ils vivaient. En cela, ces disciples de l’an 30 nous ressemblent un peu. Toujours avec un cran de retard, marchant d’un pas chancelant, dubitatif.

Ils se sont laissés pêcher, enseigner; guérir aussi, notamment de leur représentation du messie, Dieu sauveur. Le Christ n’est pas qu’un messie royal, régnant au devant de tous; “tout le monde te cherche (Mc 1,7). Il n’est pas qu’un grand prêtre, prêcheur en toutes les synagogues. Il se laisse rencontrer, se mélangeant sans surplomb à la foule pour signifier par ses actes et ses paroles comment tous sont précieux aux yeux de Dieu.

Ce nouveau pas dans la confiance est presque un saut dans la vide. Nous pourrions être surpris qu’aucun d’eux ne demande de détail sur une mission dont ils ignorent le contenu, le but. Des précisions leur sont donnés sur la forme “seulement un bâton; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture. Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange.” mais pas sur le fond. Aujourd’hui, quand nous pouvons avoir tendance à attendre des choses claires et précises, des consignes claires notamment sur le plan spirituel, comment nous laissons nous envoyer sans but précis, ouvert à l’inattendu ?

Et malgré ces imprécisions “ils partirent”. Et ce départ les engage un peu plus. L’appel sourd qu’ils portent au fond d’eux-mêmes se révèlent un peu plus de par leur réponse.

Les ingrédients pour la mission sont rudimentaires : bâtons et sandales. Ni plus ni moins. Cela nous rappelle la tradition nomade du peuple hébreux ainsi que le propre de la foi qui est mouvement, déplacement. “Se mettre en chemin vers Dieu suppose une marche qui n’en finit pas; s’arrêter, c’est être dans l’illusion d’avoir atteint le but (Thaddée Matura).

“Pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture.” La sobriété obligée des disciples peut nous étonner. Elle est aussi symbole du don que font les disciples. Se décharger quelque peu (ce à quoi nous sommes trop attachés au sens fort) nous permet de nous charger de la présence de Dieu dans nos vies et d’accueillir les mains vides ce qu’Il nous donne.

Le Christ transmet donc son pouvoir et son autorité et permet à l’homme d’être acteur de l’histoire de son salut. La ou Dieu qui veut tout pour nous, et le meilleur, pourrait tout faire sans nous il n’en est rien. Il accepte de se dessaisir en partie de l’annonce du Royaume en le remettant aux disciples. C’est en unissant leur volonté propre à celle du Christ que les disciples partent, profondément libres, totalement donner à celui qui les a appelés-envoyés.

Seigneur, à l’image des disciples, tu nous appelles à Te suivre, à partir sur les routes. Pour rejoindre l’autre chez lui, sur son terrain, dans ses réalités de vie. Tu nous rends responsables d’aller trouver nos frères pour leur annoncer Dieu vivant. Rend nous attentifs et disponibles à tes appels, les mains vides pour t’accueillir pleinement.

“Partez dans votre journée sans idées fabriquées d’avance et sans lassitude prévue sans projet sur Dieu, sans souvenir de lui, sans enthousiasme, sans bibliothèque, à sa rencontre. Partez sans carte de route pour le découvrir, sachant qu’il est sur le chemin et non au terme.” (Madeleine Delbrêl).

Antoine Morel


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