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21 avril 2019 – Pâques, Dimanche de la Résurrection

« L’expérience du tombeau vide… »

Les siècles ont passé. Aujourd’hui, le monde contemporain se reconnaît difficilement dans les valeurs chrétiennes. La foi ne joue plus un rôle central dans la vie de nos sociétés. Pour vivre, nombre de nos contemporains déclarent ne pas avoir besoin de Dieu. Ils préfèrent le bonheur de ce monde à la vie éternelle. Mais voilà, quel goût prend la fête quand on festoie sur le fond d’une existence qui partirait du hasard pour rejoindre le néant ? C’est aujourd’hui toute l’ambiguïté de notre monde moderne qui possède apparemment tout ce qu’il lui faut pour être heureux. Alors d’où vient ce malaise ?

Pour divers motifs, beaucoup de philosophes ont opposé la raison et la foi. Certains ont même annoncé la mort de Dieu. Certes, il y a un temps pour douter. Le doute est nécessaire. Mais à trop douter, nous risquons le malaise. Ainsi à quoi sert le doute quand il s’identifie à l’entêtement ? L’entêtement aboutit à une impasse. Il enferme l’humanité dans une prison. Or comment vivre si, au départ, nous condamnons la vie en jugeant qu’elle mène au néant ?  Pourquoi penser et se mettre en quête de vérité, si nous supposons qu’il n’y a aucune lumière à trouver parce que le fond des choses est néant ? Pire encore, pourquoi aimer si la vie n’est pas fondamentalement aimable, car rien ni personne ne l’aime dans l’infini ? Il faut se rendre à l’évidence, quand il n’a pour seul horizon que le néant (ontologique), l’homme moderne a du mal à penser, à vivre  et aimer.

Il y a deux mille ans, à travers l’expérience du tombeau vide, les premiers disciples nous ont partagé un chemin qui peut nous conduire hors des impasses de l’absurde de la mort et du néant. En ce matin de Pâque, l’ouverture du tombeau de Jésus est venu interpeller le vide de toutes les certitudes closes et définitives sur lesquelles nous bâtissons trop facilement notre vie.

Philippe BOISSE

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