Prier au quotidien

Lecture biblique

Évangile : « Le Père et moi, nous sommes UN » (Jn 10, 22-30)

Acclamation : (Jn 10, 27) Alléluia. Alléluia. Mes brebis écoutent ma voix, dit le…

Homélies

Homélie du 27e dimanche du temps ordinaire

Dans ce passage d’évangile, Jésus parle de la spécificité du couple. Un groupe de pharisiens vient de lui tendre un piège où il est question de répudiation. La « répudiation » était autre chose que nos divorces. Elle ne dépendait que de la volonté de l’homme. Dans ce type de société, l’homme avait tous les droits ; la femme n’était, selon le terme employé par le livre de la Genèse, dans le 2ème récit de la Création, qu’une « aide » pour l’homme, simplement parce qu’ « il n’est pas bon que l’homme soit seul. »

Jésus renvoie la loi de Moïse à l’intention fondatrice de Dieu lorsqu’il a créé l’humanité. Ces récits symboliques nous disent une chose essentielle :

Dieu crée en séparant. Dieu sépare le jour et la nuit, la lumière et les ténèbres, le solide (la terre) et le liquide (l’eau), les eaux d’en-haut et les eaux d’en-bas, et enfin l’humain : « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, masculin et féminin il les créa. » Donc, le couple humain est image de Dieu. Ce n’est pas l’homme qui est une image de Dieu, ni la femme : c’est le couple homme-femme qui est image de Dieu.

Voici où réside la grandeur et l’importance du couple humain : il est image de Dieu. Voilà pourquoi Jésus se fait si exigeant lorsqu’il parle du couple humain… Seulement voilà : il y a bien souvent une grande distance entre l’idéal et la réalité vécue.

Aujourd’hui, même si le nombre des divorces augmente, l’appel du Christ demeure pour ceux et celles qui veulent être ses disciples. Et ajoute à la simple dimension du couple une 3ème dimension.

Il n’y a pas seulement, pour les disciples, un homme et une femme qui se désirent, s’attirent, se rencontrent, ne veulent plus faire qu’un ; il y a, en plus, Dieu qui est partie prenante. L’Amour en 3 D.

L’homme et la femme, qui ne veulent plus faire qu’un, sont image de Dieu. En se donnant, en se pardonnant, en étant serviteur et servante l’un de l’autre. Et en se mettant au service de l’humanité.

Selon le rêve de Dieu, être humain c’est être UN (comme Dieu) parce qu’il est relation : Tous deux ne feront plus qu’un. Ainsi ils ne sont plus deux (ils ne seront plus divisés), mais ils ne font qu’un.

Le couple appelé à vivre la communion qui est celle vécue même en Dieu Trinité : dynamisme de l’amour.

Aujourd’hui on ne parle pas de la famille, mais « des » familles tant il y a une diversité : familles éclatées, recomposées, séparées, réfugiées…

Le nombre de divorces en France révèle que le volontarisme ne suffit pas pour fonder une alliance. Si l’union ne dure pas, c’est que souvent le but recherché au sein des couples qui se font et se défont, n’est pas le service du bien de l’autre, mais l’accomplissement individuel de soi.

Or 2 individualités peuvent constituer une collectivité, mais pas une communauté, et encore moins une famille. Le mensonge de l’individualisme nous invite à ne voir en l’autre qu’un moyen au service de notre propre épanouissement !

Saint Marc dit ensuite que Jésus « se fâcha » en voyant que les disciples écartaient les enfants qui cherchaient à s’approcher de lui :

« Laissez les enfants venir à moi. Ne les empêchez pas », mais faites de même : « car le Royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemble. Amen je vous le dis : celui qui n’accueille pas le Royaume de Dieu à la manière d’un enfant, n’y entrera pas ».

Contrairement à l’individu qui vit dans l’illusion mensongère d’une autonomie absolue, l’enfant se reconnait dépendant et s’ouvre spontanément à la relation avec l’autre, dont il sait qu’il a besoin.

L’enfant que Jésus place au centre est son portrait, Lui qui est Fils, librement et en toute confiance.

Seigneur, toi qui pour être Dieu a voulu être trois,
nous te disons merci car tu as placé sur nos routes
des hommes et des femmes, témoins de ton amour,
loué sois-tu pour l’infinie puissance d’aimer
que tu as donné à ceux qui gardent un cœur d’enfant !
Dans nos fragilités et pauvretés d’enfants,
donne-nous de devenir transparents à ta tendresse,
et capables d’aimer comme tu nous aimes,
d’un amour vrai et sans limites.

 

Père Vincent


Textes spirituels

Partager