Prier au quotidien

Lecture biblique

Évangile : « Proclamez l’Évangile à toute la création » (Mc 16, 15-20)

Acclamation : (cf. 1 Co 1, 23a-24b) Alléluia. Alléluia. Nous proclamons un Messie crucifié,…

Homélies

Homélie du 13e dimanche du temps ordinaire

Pour entrer dans une maison, il faut une clé. C’est la même chose pour l’Évangile d’aujourd’hui. Pour comprendre cette parole de Dieu, il nous faut une clé de lecture. Aujourd’hui, elle se trouve dans le livre de la Sagesse dont nous avons entendu un extrait : « Dieu n’a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants. » La foi chrétienne se tourne vers le Dieu de la vie, le Dieu des vivants et non des morts. Nous croyons en Dieu qui chante et qui fait chanter la vie. Et c’est bien là le thème central de l’Évangile de Marc de ce soir.

Il y a d’abord cet homme qui crie vers Jésus afin qu’il sauve la vie de sa fille. C’est un chef de la synagogue. Ce n’est donc pas n’importe qui. Rappelons-nous qu’à ce moment-là, des prêtres et des scribes s’opposaient à Jésus. Pourtant cet homme se tourne vers Jésus, son dernier recours après avoir consulté tous ces médecins incompétents. Et regardez son attitude. Il se met à genoux devant toute la foule qui le connait pourtant. Il ravale sa fierté afin d’implorer la bonté de Jésus. Il attend de lui une bénédiction, un geste de guérison un peu comme les thaumaturges de l’époque : « Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. » Même si cette foi n’est pas tout à fait pure, c’est déjà un bon début. La réponse de Jésus n’est que silence. Il ne dit rien mais se met en route. Il fait route avec lui sur ce chemin de foi.

C’est à ce moment-là que Marc fait entrer en scène un nouveau personnage : « une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans » Celle-là possède une foi extraordinaire. Elle se dit que s’il elle peut – ne serait-ce que l’approcher – elle pourra lui « voler » une part de sa force de vie pour être guérie. « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » Ce n’est pas très chrétien comme raisonnement puisque cela relève de la superstition. Cependant cela démontre une grande confiance dans le Seigneur. Jésus va donc profiter de cette rencontre inattendue pour faire évoluer sa foi, pour faire grandir la confiance qui est déjà au cœur de sa vie. Jésus alors la conduit à la foi en Dieu, une foi plus véridique, une foi qui donne la vie. « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. » Elle va pouvoir réintégrer la société dans laquelle elle vit et y retrouver toute sa place. Jésus est donc celui qui sauve mais aussi celui qui relève.

Finalement il reprend sa route mais arrive trop tard car la fille de Jaïre est morte. Là encore Jésus va faire œuvre de pédagogie et permettre à la foi d’évoluer. En effet, il invite Jaïre à franchir le pas de la foi en la résurrection. « Ne crains pas, crois seulement. » D’une simple guérison il en vient à ressusciter l’enfant. Et ce n’est pas tout, il fait prendre soin d’elle en demandant à ses parents de lui donner à manger. D’une certaine manière, Jésus les met en route pour qu’eux aussi soient porteurs de vie.

À présent, voilà ce que nous pouvons retenir de cet Évangile pour notre temps. D’abord, Dieu n’est pas l’auteur du mal. C’est très important, de le dire, de le répéter, de le proclamer. Dieu ne veut pas notre malheur. Au contraire, il nous aime, il nous accompagne, il nous soutient. Ensuite nous devons faire confiance à Dieu pour qu’il puisse nous guérir, pour qu’il puisse agir dans nos cœurs. Comme nous le montre les deux guérisons de l’Évangile, le Christ ne peut nous aider que si nous avons confiance en lui, que si nous croyons en lui. Enfin, nous qui croyons au Dieu de la vie, nous sommes invités à être des porteurs de vie à notre tour comme nous le rappelait St Paul dans la deuxième aux Corinthiens. Jésus a relevé la femme hémorroïsse et la fille de Jaïre. Jésus relève également chacun de nous au quotidien. À nous de témoigner que la vie est plus forte que la mort. À nous de transmettre la vie de Dieu à nos frères et sœurs par nos paroles et gestes de charité.

 

Père Tristan


Textes spirituels

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