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Paroisse d’Arry

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Paroisse d'Arry

Conseil de Fabrique 2020

Présidente : Mme Micheline BERCHE tél. 06 62 59 46 33

Trésorier : M. Dominique KNOBLOCH tél 06 09 86 03 62

Membres : Mmes Bernadette BOUR et Nathalie DEVELOTTE, M. Jean-Claude GLAIRET.

Historique de la paroisse

Cette église a été bâtie à la place d’une église primitive détruite par un incendie en 1201. Elle était la possession des religieux de l’abbaye de Saint-Arnould, lorsque leur abbaye devint définitivement propriétaire de l’église d’Arry.

L’édifice au caractère d’une forteresse destinée à la protection de la population en cette période mouvementée du début du 13ème  siècle. La Lorraine fut en effet plongée dans une grande insécurité pendant quatre siècles (début 13ème  jusqu’au 17ème siècle).

Une chapelle latérale dédiée à la Vierge (côté Sud) a été ajoutée au 14ème siècle.  La sacristie et la porte d’entrée datent du 17ème  siècle. C’est de ce moment seulement, que date la transformation de l‘église pour en faire un édifice exclusivement réservé au culte.

Vue de l’extérieur, l’église a cependant conservé l’aspect sévère d’une forteresse d’où était bannie toute décoration superflue. Seule, la porte d’entrée, massive et étroite, est surmontée d’une niche qu’agrémente une statuette un peu naïve représentant Saint Arnould assis. Au-dessus de cette niche, comme sur les murs latéraux s’ouvrent d’assez rares fenêtres, sept au total, terminées par un arc en plein cintre, d’allure typiquement romane. La chapelle de la Vierge, légèrement décrochée vers l’intérieur par rapport au mur du collatéral et la partie basse du donjon, est éclairée par des baies à lancettes d’allure plus récente.

L’intérieur offre, lui, plus de diversité. Quatre parties distinctes le constituent.

Une nef principale rectangulaire, de 14 mètres sur 8. Cette nef, non voûtée, surmontée initialement d’une terrasse, est dotée à un peu moins de 8 mètres de hauteur, d’un plafond en lambris, entièrement refait en 1873, après de longues discussions entre le Conseil municipal et le Conseil de fabrique, partiellement réparé en 1968 et, complètement rénovée en 1980.

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Une nef collatérale, de 4 mètres de largeur, dont le plafond est un peu plus bas que celui de la nef principale, est, manifestement, un agrandissement de l’église à une date, néanmoins, assez proche de la construction première de l’édifice.

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Le choeur, qui prolonge la nef principale, sous la tour-donjon, est la partie de l’église la plus remarquable. De forme générale rectangulaire comme le donjon, il est constitué de deux parties distinctes, chœur proprement dit et avant-choeur, chacune construite sous une voute sur croisées d’ogives qui, à l’époque moderne et jusqu’en 1976, étaient recouvertes d’un crépi grisâtre.

L’avant-choeur est séparé de la nef par un assez puissant arc triomphal du même style, reposant sur deux colonnes aux chapiteaux sculptés, l‘un de feuillages, l’autre de fines têtes expressives.

Lorsqu’en 1976 fut entreprise, par les Beaux-arts, la réfection du choeur dont les crépis avaient beaucoup souffert durant la période pendant laquelle la toiture, malmenée par les bombardements de 1944, laissait passer pluie et humidité à l’intérieur de l’église, une surprise attendait les artisans qui en étaient chargés. Sous les premiers coups d’outils destinés à gratter le vieux crépi, apparaissaient en effet, des traces de peintures à fresque. Le travail de remise en état fut alors orienté vers la mise à jour de ce qui pouvait constituer une décoration dont nul, à Arry, n‘avait le souvenir. Le style même des fresques rappela, d’emblée, celui de la décoration d’une église voisine, celle de Sillegny, ornée ainsi vers 1540.

Un artiste peintre, travaillant pour les « Bâtiments de France », s’attela a la restitution du décor et y consacra une grande partie du printemps et de l’été 1976. On reconnait, au-dessus du triplet (trois baies à lancettes ouvertes dans le mur de fond du choeur percé dans le mur oriental), le buste du Christ de l’Apocalypse, jugeant les morts qui ressuscitent de leurs sarcophages ouverts. Sur la voûte, les instruments de la Passion.

Les symboles des évangélistes se lisent dans les quatre panneaux qui convergent vers la clef de voûte de la première travée (l’avant-choeur) ; le corps d’un saint, debout, a été coupé par la fenêtre percée dans le mur Nord de la seconde travée de l‘abside. Des rinceaux de feuillage déroulent dans les intervalles leurs volutes d’un vert acidulé. Toutefois, un autre décor, fait d’un semis de petites étoiles d’un rouge éteint sur fond blanc, se devine encore sans peine et s‘intercale entre les compositions des 13ème et 16ème  siècles. On pense que c’est au 18ème  siècle que s’est produit ce recouvrement des fresques par un crépi. Un des curés de l‘époque, Toussaint Genot, Nicolas de Rouvre ou François Marchand, a-t-il voulu faire disparaitre un sujet de distraction pour ses paroissiens ?

La petite chapelle de la Vierge, édifiée en retrait du choeur et moins haute que lui, est datée du 14ème siècle. Cette chapelle a été longtemps le lieu de sépulture des familles seigneuriales d’Arry. Une plaque de marbre noir le mentionne.

Il y a d’assez nombreuses sépultures dans le sol même de l’église. C’est ainsi que de 1673 à 1735, en 62 ans, les registres paroissiaux mentionnent vingt-deux inhumations de ce genre. Elles concernaient habituellement les membres des familles seigneuriales, les curés de la paroisse, les échevins. Les registres montrent que les seigneurs et les curés étaient ensevelis dans le haut de l’église, alors que les bourgeois n’avaient droit qu’aux abords de la porte d’entrée.

La guerre 1939-45 et la destruction du village qui en avait été la conséquence n’avaient certes pas, épargné le domaine paroissial. L’église proprement dite n’avait, par bonheur, été touchée directement, ni par le bombardement, ni par l’incendie. La toiture et les diverses ouvertures étaient, néanmoins, sérieusement endommagées.

En 1966 la totalité des charpentes et des toitures, tant de la nef que de la tour donjon ont été refaites. Les murs extérieurs ont également été refaits de 1967 à 1973. La restauration intérieure a été entamée, en 1974, par la chapelle de la Vierge et, en 1976, par celle des voûtes du choeur,

L‘annexion et la guerre ont atteint directement les cloches d’Arry. En 1917, en effet, les autorités allemandes, à court de métaux non ferreux, ont confisqué les trois cloches qui existaient alors.

Ce n’est qu’en 1925 que le clocher d’Arry retrouvera sa voix. Une souscription dans la localité ayant recueilli 11 725 francs, la commune et la fabrique contribuant pour 18 000 francs à la dépense, trois nouvelles cloches ont été installées. La plus grosse, d’un poids de 834 kg, sonnant le « fa ». Elle s’appelle Jeanne. La seconde, d’un poids de 588 kg, sonnant le « sol » est dédiée à saint Arnould La troisième cloche, d’un poids de 418 kg, sonne le « la » et est dédiée à Saint Livier.

Sauvegardée de la destruction qui, à l’automne 1944, avait touché 80% des immeubles du village, l‘église, dans son état actuel, se présente certainement peu différemment de ce qu’elle était déjà il y a trois siècles, après les remaniements successifs dont elle a été l’objet. Cette longue histoire lui a valu d’être classée monument historique.

Conseil de Fabrique – septembre 2002 – Extraits de ARRY, mon village … du Général Guy Menuat.

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