Saint Jean XXIII à l’Orée des Vosges

Mercredi des cendres et Carême

Le mercredi des Cendres donne les grandes orientations du Carême. […] Le Carême est placé dans la dynamique de l’amour de Dieu pour qui nous avons « du prix » (Isaïe 43,3) et qui se plaît à pardonner. Comme le dit l’une des prières proposées au moment de l’imposition des cendres : « Toi qui ne veux pas la mort du pécheur mais sa conversion » (cf. Ez 33, 11). Combien de temps nous faut-il rester dans la contemplation de Dieu tel qu’il se dit ici, pour que nous arrivions à porter ce même regard sur nous-mêmes et sur les autres ?

Soulignons que l’amour de Dieu dont il est question ne laisse pas les choses « en l’état » : il est porteur d’une exigence – non de celles qui écrase mais de celles qui stimulent et ouvrent un avenir. Le projet de vie que Dieu a sur nous propose la « pénitence » (prière sur les offrandes), le « retour », passages obligés pour notre « guérison » (prière après la communion).  Une pénitence, un retour à Dieu, une guérison qui ne vont pas sans un combat spirituel (prière d’ouverture). […] Ainsi, la pénitence ne relève pas d’une simple introspection (retour sur soi) psychologique mais de la confrontation avec la Parole de Dieu. […] En nous révélant l’amour de Dieu, en nous donnant des critères pour le discerner à l’œuvre dans notre vie, la Parole nous fait prendre conscience de la « pauvreté » de notre réponse, des occasions manquées, tout en nous rappelant que le pardon nous est toujours offert. Cette repentance finalisée par un désir de retrouver l’intimité avec Dieu, de se laisser recréer par lui, appelle des actes – les bons sentiments étant insuffisants : « Inspire-nous des actes de pénitence et de charité qui nous détournent de nous-mêmes » (prière sur les offrandes).

[…] Dans ce contexte, l’imposition des cendres veut signifier notre désir d’un renouvellement radical : en rappelant notre finitude certes, mais aussi la puissance consumante, purificatrice du feu de l’Esprit qui, en nous embrasant, nous donne de pouvoir vivre « à l’image » du Ressuscité (imposition des cendres).