Communiqué de Mgr Jean-Christophe LAGLEIZE à propos de l’Enseignement religieux en Moselle

La presse s’est fait l’écho ces derniers jours d’un projet imaginé en Alsace qui viserait à remplacer l’Enseignement religieux tel qu’il est organisé actuellement en collèges et lycées par une proposition « d’éducation au dialogue interreligieux et interculturel » (EDII). L’article précise même que douze établissements alsaciens sont prêts à l’expérimenter dès la rentrée prochaine, « pour peu que le rectorat donne son feu vert ». Au nom de l’Eglise catholique en Moselle, je veux clairement affirmer que notre diocèse ne partage absolument pas cette perspective et ne s’y engagera pas.

Le statut actuel offre aux familles la liberté de choix pour une formation religieuse en cohérence avec leurs propres convictions ou la dispense de cet enseignement. En aucun cas, il ne saurait être question de substituer un véritable enseignement de la religion catholique à un cours interreligieux. Le vrai dialogue ne peut se construire que si chacun est bien formé dans sa propre tradition. Se restreindre à une analyse comparée des religions ne peut qu’appauvrir la formation des jeunes et faire courir le risque de développer le syncrétisme religieux. Cela ne serait respectueux ni du choix des familles, ni des différentes traditions religieuses…

Le statut scolaire local concerne les cultes catholique, protestant et israélite. Je ne serai pas opposé à l’intégration d’autres religions dans ce statut, mais je ne peux en aucun cas accepter que les enseignements actuels soient sortis du cadre confessionnel qui les caractérise.

Dans les cours d’enseignement religieux catholique actuels en Moselle, la dimension culturelle est déjà développée comme une invitation au dialogue. Le corps enseignant est formé à l’accueil de la diversité des croyances et contribue à favoriser un climat de respect mutuel.

Sortir le cours d’enseignement religieux de sa dimension confessionnelle risque, contrairement aux objectifs annoncés, d’inciter des parents à refuser d’inscrire leur enfant à un cours donné par des enseignants d’une autre tradition religieuse que la leur.

De plus, si l’enjeu d’offrir une connaissance des différentes traditions religieuses à tous les élèves est tout à fait souhaitable, cela relève de la mission de l’Education nationale, qui doit l’intégrer dans ses programmes. Si un tel enseignement est prévu, complémentaire de l’heure d’enseignement religieux liée au statut concordataire, il s’applique en Moselle comme dans l’ensemble du territoire français.

J’ai informé par courrier le Président de la République, les Ministres de l’Intérieur et de l’Education Nationale et la Rectrice de l’Académie de Nancy-Metz de ma position. Je vous remercie de bien vouloir la faire connaître à vos lecteurs.

+ Jean-Christophe LAGLEIZE
Évêque de Metz

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