Projection photos « Le chemin de croix de Gabriel Saury »

Metz, église Saint-Maximin

L’abbé Robert Scholtus et Patrick Trimbur vous invitent à entrer dans la Semaine sainte par une projection de photographies du chemin de croix de Gabriel Saury (1911-1976). Ces photographies ont été prises spécialement pour l’occasion par François Lavigne. Le chemin de croix lui-même a été réalisé, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, pour l’église paroissiale d’Orchamps-Vennes (Doubs, 25). Les quatorze stations seront commentées à partir de méditations descriptives de Maguy Saury, l’épouse de l’artiste et, en contrepoint, par les textes d’un autre chemin de croix, celui du poète argentin Leandro Calle (1969-), dédié aux personnes disparues sous la répression militaire (1976-1983) (éditions Atopia, 2017).

À la fin des années quarante, Gabriel Saury sculpte, dans de la terre chamottée, un chemin de croix de quatorze stations. Ramenant les vingt-six personnages à leurs traits les plus essentiels, il réalise une œuvre en rupture totale avec les représentations en cours jusqu’alors. Leur réalisme expressionniste, qui appartient à ce que l’on appelle (abusivement sans doute) « l’art après Auschwitz », séduit beaucoup de ses contemporains mais heurte de nombreux autres, lançant un vaste débat autour de cette œuvre. Il s’inscrit dans toute la réflexion sur les rapports de l’art et de la foi qui agite l’Église dans les années d’après-guerre, et particulièrement le diocèse de Besançon. La polémique enfle tant et si bien qu’une décision émanant du Saint-Office (anciennement l’Inquisition) ordonne de retirer les statuettes de l’église (1956). Elles y sont réintroduites d’abord ponctuellement, puis définitivement après 1970. Elles sont aujourd’hui un incontournable dans l’art religieux du XXe siècle et une étape nécessaire dans les circuits touristiques qui arpentent la région.

Le talent de François Lavigne, les choix musicaux et leur interprétation par Philippe Delacour, les textes de Maguy. Saury et les poèmes de Leandro Calle dits par Théophile Choquet, magnifient, pour nos yeux et nos oreilles, chacune des scènes de ce sublime et terrible « chemin de croix ». Merveilleuse et douloureuse manière de vivre une entrée dans le Triduum pascal.

Type : Exposition

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