Communiqué à propos de l’accueil du Metz-Handball à la cathédrale

Depuis plusieurs jours, une polémique s’installe suite à la manifestation, dans la cathédrale de Metz, de quelques membres de l’association Civitas, reconnue comme un parti politique. Il semble donc important de faire une mise au point, afin d’éclairer les consciences et d’apaiser les possibles tensions.

Durant l’année pastorale 2022-2023, l’Église de France s’associe à la démarche de préparation des Jeux olympiques qui auront lieu en France en 2024. Le Chapitre de la cathédrale a décidé de faire honneur à cette thématique, inscrivant à l’ordre du jour des manifestations célébrant le lien entre sport et foi. Par exemple, une conférence au sein de la cathédrale est d’ores et déjà programmée sur ce sujet, en relation avec le Service de la pastorale des réalités du tourisme et des loisirs, ainsi qu’une exposition durant l’été 2024.

Dans ce cadre très précis, et à la demande du président du club de Metz-Handball, le Chapitre de la cathédrale a donné son accord afin que ce lieu de foi et de culture accueille, le 5 septembre 2022, la soirée inaugurale de la saison 2022/2023 du club de Metz-Handball.

Pour rappel, le Chapitre de la cathédrale a suivi la règle édictée autrefois par Mgr Lagleize, à savoir la possibilité d’accueillir trois manifestations culturelles exceptionnelles par an, en soirée, en dehors des horaires habituels d’ouverture, pour ne pas gêner les fidèles priants. À ce titre, elle a accueilli, l’an dernier, trois concerts de Laurent Voulzy, spectacles qu’il avait donnés dans plus d’une centaine d’églises et de cathédrales de France.

L’Église dialogue ainsi avec la société civile et sa culture populaire et se présente comme une « Église en sortie » chère au pape François.

L’objectif de cette soirée avec le club de Metz-Handball était de vivre un moment d’échange sur les valeurs du sport et leur rencontre avec les valeurs de l’Évangile. Environ 700 personnes, dont de nombreux invités, y ont participé, appréciant ce très beau moment d’ouverture, d’émotion, de respect, de liberté et de foi. Le Chapitre de la cathédrale avait soigneusement préparé en amont cette soirée avec les responsables du club (lire le mot du chanoine Dominique Thiry). Il s’agissait de présenter l’équipe, ainsi que chaque joueuse en particulier. Cet événement a lancé l’année handballistique dans ce haut lieu religieux et de culture.

Aussi, les handballeuses ont pris comme challenge de chanter en gospel Oh happy day d’Edwin Hawkins, accompagnées par la Maîtrise de la cathédrale : « Oh jours heureux, quand Jésus purifie, il m’a purifié de mes péchés. Il m’a appris à regarder, combattre et prier, combattre et prier. Et vivre en se réjouissant tous les jours.« 

Au cours de cette soirée (voir la vidéo proposée par Moselle TV ou l’article du Républicain Lorrain), la Maîtrise de la cathédrale est intervenue plusieurs fois. Les différentes prises de parole étaient très respectueuses du lieu permettant, notamment, un témoignage de foi d’un membre du staff de Metz-Handball ou, après la soirée, une demande de bénédiction faite par une handballeuse auprès d’un chanoine.

Suite à cet événement, le samedi 17 septembre, Journée européenne du Patrimoine, une délégation d’une vingtaine de personnes de Civitas Grand-Est est venue manifester à la cathédrale. Le but de cette venue prétendait accomplir un rite d’exorcisme pour purifier la cathédrale, suite à la soirée de présentation de Metz-Handball.

Face à cette manifestation de protestation avec drapeaux, le chanoine Dominique Thiry, coûtre de la cathédrale, a dû intervenir. Sans jamais interdire à quiconque de prier le chapelet, il a simplement demandé aux trois personnes à genoux sur les marches du choeur, de ranger leurs drapeaux, afin de ne pas obstruer les voies de circulation dans la cathédrale, et de prier à voix basse.

Il convient de noter qu’aucune manifestation ne peut être autorisée sans l’accord du Chapitre. Malgré les avertissements, trois personnes ont refusé de se plier au règlement de sécurité en faisant une sorte de sitting à genoux à la croisée de la nef et du transept, en pleine voie de circulation. Le coûtre a donc été contraint de faire appliquer le règlement de sécurité qui est défini par l’architecte des Bâtiments de France. Les manifestants ayant refusé d’obtempérer, le coûtre a contacté la police pour les faire évacuer, comme il l’aurait fait pour toute autre personne contrevenant au règlement. À aucun moment, les personnes qui priaient assises sur les chaises ont été évacuées par la police. Cela n’a d’ailleurs jamais été demandé par le coûtre de la cathédrale.

Pendant et après l’évacuation, le coûtre s’est fait insulter et traiter de « collabo, talmudiste, apostat…« . Il s’est entendu dire que son sacerdoce n’était pas valable parce qu’il avait été ordonné selon le rite actuel de l’Église catholique et, bien sûr, qu’il irait en enfer (voir l’article paru dans le Républicain Lorrain).

Au regard de ces événements et de la teneur des propos, il est urgent pour les fidèles de comprendre que certaines réactions irrespectueuses et haineuses, voire ordurières, sont à condamner. Même s’il est compréhensible que, dans l’Église, il y ait des avis divergents
sur l’opportunité d’accueillir ou non une cérémonie sportive dans un lieu de culte, il est nécessaire que chacun entre dans une démarche d’apaisement et de fraternité retrouvée.

Mgr Philippe Ballot, archevêque-évêque de Metz, a pris connaissance de la manifestation de Civitas, qui s’est déroulée en la cathédrale Saint-Etienne de Metz le 17 septembre 2022. Il condamne une telle manifestation instrumentalisant, selon lui, la prière. Il confirme sa confiance et son soutien au Chapitre de la cathédrale et au coûtre.

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