Célébration de l’Ascension à la cathédrale

Jeudi 13 mai 2021, jeudi de l’Ascension, l’Église fête l’entrée dans la gloire du Ciel de Jésus et toute l’humanité avec lui. La grand’messe à la cathédrale fut présidée par le chanoine Bernard Schwarz, membre du chapitre cathédral.

Quarante jours après Pâques, la liturgie nous propose de faire mémoire de l’Ascension du Seigneur et de réentendre les dernières consignes que Jésus laisse à ses disciples, leur demandant de demeurer à Jérusalem en attendant la venue de l’Esprit Saint, qui leur permettra d’aller annoncer la Bonne Nouvelle à toutes les nations. Cette fête est aussi celle de l’absence, mais une absence habitée de la promesse du Seigneur, celle d’un départ : les disciples voient leur maître être enlevé dans la nuée du ciel.

Dans l’homélie le chanoine Schwarz a médité sur le rapport des chrétiens au monde et à la distance nécessaire que le Christ doit prendre pour que vienne l’Esprit Saint : « On a parfois reproché aux chrétiens de ne pas s’intéresser à la vie du monde, mais d’attendre un monde meilleur dans l’au-delà, de ne pas lutter contre les injustices. Inviter les pauvres à regarder vers le ciel, n’était-ce pas les détourner du combat pour la justice ? Ces accusations ne sont pas forcément fausses. On a parfois mal compris et mal utilisé l’Évangile, pour justifier la mollesse des uns et les privilèges des autres. Cependant, soyons justes, de tout temps des hommes et des femmes ont puisé dans l’Évangile la force de se battre contre tout ce qui écrase l’homme, et prendre des initiatives pour faire advenir un monde nouveau. Si certains se sont comme évadés de l’histoire, d’autres ont été des pionniers.

« Pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ?«  La question est posée aux apôtres, qui risquaient de rester dans le brouillard de cette absence de Jésus. Lui n’était plus là. Eux étaient perdus, désemparés. Il leur a fallu du temps pour comprendre ce qui leur arrivait, pour accepter de ne pas pouvoir vivre avec Lui, car Dieu est toujours au-delà de ce que l’on peut saisir. Rappelons-nous, dans l’Évangile un homme dit « je te suivrais partout où tu iras » et Jésus lui répond : « Le Fils de l’homme n’a pas une pierre pour reposer sa tête« . Après la multiplication des pains, les gens veulent le faire roi. Jésus s’enfuie dans la montagne. Jésus a besoin de prendre de la distance pour nous éveiller à Dieu, pour nous dire que le bonheur qu’Il veut nous donner est bien au-delà de ce que nous pouvons imaginer. Il leur en a fallu du temps pour qu’ils comprennent qu’il fallait que Jésus s’en aille auprès de Dieu pour nous préparer une place, pour ouvrir une brèche dans notre monde fermé, une brèche où l’amour est plus fort que la mort. Désormais, c’est l’un de nous, qui partage notre condition humaine, qui est entré dans le Royaume de Dieu, comme l’aîné d’une multitude. Désormais, par Jésus, nous avons tous accès au monde de Dieu. Il leur en a fallu du temps pour que les apôtres comprennent qu’Il ne les laissait pas orphelin, que Sa présence visible devait laisser place à une autre présence au cœur de l’Église et au cœur de chacun. Il est maintenant présent en nous par son Esprit qui nous fait vivre.

Tout à coup, notre mission d’Église est dévoilée. C’est à l’Église de rendre réelle la présence du Christ. Nous sommes le corps du Christ. C’est à nous de révéler et de faire respecter l’extrême dignité de tout homme, car chacun est citoyen du Ciel, car chacun est appelé à partager la gloire de Dieu. Amen« .

La prière universelle qui a suivi a permis d’intercéder pour les missionnaires de la Parole, pour ceux qui s’engagent en politique, pour ceux qui souffrent et pour la communauté locale.

La fête de l’Ascension appelle déjà celle de la Pentecôte qui sera célébrée dimanche 23 mai 2021. Un week-end qui sera marqué par l’accueil de Mgr Rault, évêque émérite du Sahara, et par la célébration de clôture liturgique de l’année jubilaire de la cathédrale Saint-Étienne, le lundi après-midi à 15h.

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