Une Eglise en réforme continue au programme de la journée oecuménique

Le samedi 18 novembre 2017, la commission oecuménique mixte de Moselle a organisé sa rencontre annuelle à Peltre autour du thème  » la Réforme et les réformes. Nos Eglises en réforme continue ? » avec l’intervention du pasteur Matthieu Arnold, professeur d’histoire moderne à la faculté de théologie protestante de Strasbourg.

Ce rendez-vous automnal de la commission oecuménique de Moselle est toujours un moment attendu par un public fidèle, protestant, orthodoxe et catholique, une rencontre fraternelle qui permet d’approfondir un enjeu. A la clôture de cette année de commémoration des 500 ans de la réforme de Luther, ce thème s’imposait de l, lui-même.

Grâce à l’intervention du pasteur historien Matthieu Arnold, l’assemblée a pu mieux connaître la figure et le parcours spirituel du moine Martin Luther et de quelques points saillants de sa pensée. Au coeur de la crise des indulgences, et après des années de formation monastique, Luther a rédigé 95 thèses qui ne sont pas uniquement des « mises en garde » mais aussi des « mises en cause » de la pratique de l’Eglise à son époque. On retient de lui souvent que la thèse de la justification, mais pour Luther, il convient surtout de retrouver la juste relation de l’homme avec Dieu et sortir d’un marchandage du Salut. C’est en puisant dans les Saintes Écritures que Luther se forge ses convictions. Pour lui, « le vrai trésor de l’Eglise, c’est l’Evangile« . Le pasteur Arnold a aussi présenté d’autres grands écrits réformateurs de Luther. Il a insisté dans une seconde partie sur la diversité des approches protestantes, avec Calvin (à Genève) et Bucer (en Alsace) partisans d’une discipline pour une progression morale, quitte à contraindre les fidèles.

Les participants ont pu prendre un temps d’échanges en petits groupes afin de faire émerger remarques et questions. Puis le pasteur Arnold a repris la parole pour situer quelques éléments d’actualisation de la pensée de Luther pour aujourd’hui : « Tout d’abord, la réforme n’est pas qu’une oeuvre de l’Esprit. Elle vient aussi des institutions. Il faut tenir les deux éléments conjointement. La réforme vise, non à la culpabilisation mais à la responsabilisation de tous chrétiens. Enfin, la réforme se doit d’être une fidélité au Christ tel qu’il est révélé dans la Bible.« 

L’abbé Denis Velfert, délégué diocésain pour l’oecuménisme a pris la parole (en remplacement du père Michel Mallèvre absent pour raison familiale) et a donné son témoignage sur la manière dont fut vécue cette année particulière de commémoration de la Réforme de Luther, depuis le rassemblement à Lund avec le pape François, jusqu’à la prière commune au Temple neuf à Metz, en passant par la prière de l’ensemble des chrétiens de France à Strasbourg. Pour le délégué diocésain, ce fut un certain étonnement pour certains catholiques de voir que l’Eglise s’intéresse à un personnage qui n’est pas de sa confession. Cette année fut un enrichissement, car beaucoup de catholiques ont pu découvrir les bonnes questions que Luther pose à toute l’Eglise, et qui sont toujours utile de se poser, autour de la relation à la Parole de Dieu et en la foi en l’amour et en la grâce de Dieu.

Dans l’après-midi, les participants ont pu poursuivre la réflexion et les échanges, en questionnant le pasteur Arnold et en débattant entre eux. Le prochain rendez-vous oecuménique sera la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens qui aura lieu du 18 au 25 janvier 2018 autour du thème : « Le Seigneur est ma force et ma louange, il est mon libérateur » (Exode 15,2). Ce sont les Eglises des Caraïbes qui proposeront un cadre de prière pour cette année.

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