Conférence de Frédéric Rognon sur Dietrich Bonhoeffer dans le cadre du cycle « Luther pour tous »

dietrich_bonhoefferDans le cadre du cycle « Luther pour tous » proposé durant le Carême par les paroisses catholique et luthérienne de la rue Mazelle à Metz, Monsieur Frédéric Rognon, professeur à la faculté de théologie protestante de Strasbourg est intervenu sur le thème « Chrétiens dans un monde sans Dieu. Actualité de Dietrich Bonhoeffer, pasteur et théologien ».

Le professeur Frédéric Rognon a dans un premier temps présenté la figure de Dietrich Bonhoeffer. Ce dernier né en 1906 à Breslau, fut pasteur luthérien, s’engagea dans l’Eglise confessante à l’heure de la montée du parti nazi, puis de manière plus déterminée dans la résistance au 3ème Reich, jusqu’à son arrestation et sa mort, executé le 9 avril 1945 au camp de concentration de Flossenbürg en Bavière.

Dans le milieu de sa courte vie, lors d’un temps d’études à New-York en 1930 où il se lie d’amitié avec un français, Jean Lasserre, il s’engage pour la paix et le dialogue entre les peuples. De retour en Allemagne en 1932, il sera enseignant en théologie à Berlin, aura charge de catéchiser les enfants et sera aumônier d’étudiants.

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A partir de 1933, et la montée d’Hitler, l’Eglise luthérienne se sépare entre la Deutsche Kirche qui soutient le nouveau régime et l’Eglise confessante qui entre en résistance. Il sera d’abord formateur des futurs pasteurs dans un séminaire clandestin, avant d’être découvert. Par la suite, il s’engage d’une résistance spirituelle à une résistance armée, participant à une conjuration qui veut tuer le Führer. Celle-ci échoue et il est arrêté en 1943, puis envoyé en camp de concentration. Ses écrits rassemblés après sa mort dans « Résistance et soumission » portent surtout sur le « christianisme sans religiosité ».

Dans la seconde partie de sa conférence, Frédéric Rognon a voulu souligné un point important de la théologie de Bonhoeffer qui vient interroger la pensée luthérienne : le prix de la grâce. En effet, Luther affirme que nous sommes sauvés par grâce et non à cause de nos œuvres ». Le professeur Rognon explique :  » La tradition luthérienne a tellement insisté sur ce salut par la grâce, qu’on en a oublié le prix. Or, une fois que nous savons que nous sommes aimés de manière inconditionnelle par Dieu, cela doit nous engager à une vie nouvelle. Et c’est l’un des pierres d’achoppement avec l’Eglise luthérienne au temps d’Hitler, qui se réfugie dans ce salut inconditionnel. Or pour Bonhoeffer, il faut payer le prix de cette grâce, non pas en l’achetant, mais par une réelle conversion à l’évangile, à la suite du Christ ».

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