Communiqué de Mgr Lagleize et de Mgr Vuillemin au sujet du projet de réforme de la loi concernant la PMA et la filiation

Quel monde voulons-nous ? Cette question ne nous est guère étrangère. Quotidiennement, la société au sein de laquelle nous évoluons reste l’objet de nombreuses sollicitations s’exprimant parfois à travers des crises et des épreuves. Le climat, le pouvoir d’achat, les retraites… la liste est longue de sujets tantôt clivants tantôt rassembleurs exprimant une vision rêvée d’un monde en devenir.

Parmi ces sollicitations, le devenir de la famille, du rapport à la procréation, le questionnement en lien avec la filiation et le droit à l’enfant ou des enfants, les intérêts financiers parfois sous-tendus, ne peuvent nous laisser indifférents. Nous entendons la diversité des requêtes, quelle qu’en soit l’origine, et respectons la liberté que chaque citoyen manifeste dans l’expression de ses désirs, besoins ou espérances, notamment dans le cadre actuel de la révision des lois dites de bioéthique. Mais nous partageons aussi les inquiétudes des personnes qui, croyantes ou non, s’opposent à cette révision de la loi régulant l’accès à la PMA. Parce que ces inquiétudes, définissant le sens même de l’éthique, sont justifiées, elles poussent un grand nombre de personnes à exprimer publiquement leur désaccord avec ce projet de loi.

S’il est réducteur et injuste d’opposer dans ce débat éthique les progressistes d’un côté et, d’un autre côté, les conservateurs, n’osons pas croire que l’Église encouragerait une quelconque attitude discriminatoire en différenciant les droits d’un couple de personnes de même sexe et ceux d’un couple composé d’un homme et d’une femme. Respectant la liberté de conscience de chaque personne, l’Église invite simplement chacun à se laisser éclairer en confrontant le débat éthique, se souvenant également que tout ce qui est légal n’est pas forcément moral. Il est nécessaire que chacun puisse s’approprier le questionnement éthique lié à la révision des lois dites de bioéthique, en commençant peut-être déjà par lire l’ouvrage des évêques de France, dirigé par Mgr Pierre d’Ornellas, Bioéthique. Quel monde voulons-nous ? Discerner des enjeux d’humanité (Bayard, Les éditions du Cerf, Mame, 2019). Par ailleurs, l’Espace chrétien d’éthique de la santé, groupe de réflexion éthique rattaché au service Santé-Handicap du diocèse, publiera rapidement un texte donnant quelques indications sur les questions éthiques liées au début de la vie (cf. site internet du diocèse).

Nous encourageons le peuple chrétien et ses pasteurs à ne pas rester indifférents aux problèmes que pose cette lente et profonde remise en question de la famille, de la paternité, de la maternité, de la filiation, du statut de l’embryon et de l’enfant à naître. Nous estimons qu’il est urgent et nécessaire de promouvoir une écologie intégrale qui replace les formidables avancées de la science dans la recherche authentique du bien de tous, en particulier des plus fragiles.

À Metz, le 24 septembre 2019

+ Jean-Christophe LAGLEIZE
évêque de Metz

+ Jean-Pierre VUILLEMIN
évêque auxiliaire

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