Quel regard sur les fidèles « non pratiquants » ?

Mardi 7 novembre, Valérie Le Chevalier, auteur du livre « Ces fidèles qui ne pratiquent pas assez… quelle place dans l’Église? » publié aux éditions Lessius a donné une conférence à l’institution de la Salle à Metz-Queuleu devant un public de chrétiens engagés et attentifs.

Valérie Le Chevalier, laïque, mariée, mère de famille, longtemps animatrice en pastorale scolaire, dirige le cycle « Croire et comprendre » des facultés jésuites du Centre Sèvres à Paris. C’est à partir de son expérience pastorale, de sa formation de théologienne et comme croyante se rattachant à la tradition spirituelle ignatienne que l’intervenante a situé son travail de recherche. Pourquoi avons-nous un jugement à priori négatif sur ceux que les sociologues qualifient de « non-pratiquants ».

Au départ de sa recherche, Valérie Le Chevalier a d’abord étudié le glissement qui s’est opéré au milieu du XXème siècle, avec la notion sociologique de pratiquants/non pratiquants, se référant uniquement à la participation ou non à la messe dominicale. Or, la vie chrétienne ne peut pas se réduire à cette seule pratique. Elle est d’abord fondée sur le baptême qui fait chrétien. Elle a donc analysé le cheminement qui a conduit à délaisser le terme de fidèle, au profit du terme pratiquant.

Toutefois, comment regarder les 95% de non-pratiquants ? Beaucoup d’entre eux sont baptisés, et témoignent d’un attachement à leur foi. Dans les rencontres du Christ que rapporte l’évangile, Jésus ne recrute pas des disciples, mais renvoie chacun à sa propre vie « Va, ta foi t’a sauvé« .  « Jésus croit en l’homme. Et nous, croyons-nous vraiment en la parole et la foi de ceux qui viennent nous demander un sacrement ? Ne jugeons-nous pas un peu vite que leur foi n’est pas assez profonde ? Et que sait-on de leur foi et de l’avenir de leur vie avec le Christ ? » a expliqué l’intervenante.

Dès lors, il nous faut sortir de cette logique de regarder les fidèles selon les critères sociologiques, pour entrer dans le projet de Dieu, qui laisse l’homme libre. « Et si nous croyons en la force des sacrements, en l’action de Dieu en l’homme, nous ne devons pas faire obstacle à la réception du don de Dieu » affirme Valérie le Chevalier.

A chacun de convertir son regard, de trouver comment être visage du Christ pour ces frères « non-pratiquants » mais néanmoins fidèles du Christ.

 

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