11 mai : la libération, une renaissance !

Nous étions habitués à fêter la libération le 8 mai. Puis le 9 mai, la journée de l’Europe, fériée au Luxembourg par exemple. Cette année, la libération sera le 11 mai. Pour les plus vigoureux, et sous conditions… Le 11 mai sera donc un jour de fête. Un jour de recommencement. On commencera cette libération par le plaisir d’aller travailler, de retrouver ses amis, de reprendre ses activités habituelles. Les enfants retourneront à l’école, avec la joie de revoir leurs camarades.

Qui aurait imaginé il y a quelques  semaine encore que notre vie serait mise sous cloche (elles sont revenues de Rome, alors utilisons-les) pendant 2 mois. Avec cette peur d’un ennemi invisible, ou chaque être et chaque chose peut se transformer en vecteur de propagation ? Mais voilà que la réalité nous a rattrapé, pire que dans les films catastrophe que le cinéma nous a délivrés pendant des années. Alors oui, le 11 mai, à n’en pas douter, il y aura des retrouvailles de travail, d’enseignement, de jeux, de partage. Des retrouvailles familiales, amicales, avec toujours en arrière plan la crainte de la contamination. Une « libération sous conditions » !

Chers amis, il m’apparaît de plus en plus clairement qu’à travers cette pandémie, l’homme se redécouvre vivant ! Nous avions peut-être perdu de vue cette réalité, nous imaginant soit invincibles (quand la maladie ne frappait pas directement à notre porte), ou alors par habitude, en étant bien insérés dans une routine routinière (oui, j’insiste !). Certains vivaient sans trop de goût, vivotaient quoi. A n’en pas douter, cette crise sanitaire aura réveillé nos consciences, nous aura permis de ne plus considérer comme acquis toutes nos richesses, personnelles ou collectives. A quelques heures de Pâques, je ne peux que penser à cette famille, déracinée, dont la mère était enceinte. Et voilà qu’au moment d’accoucher, cette famille n’était pas chez elle. Que personne ne l’a accueillie ! La maman a du accoucher toute seule, avec l’aide de son mari, dans une étable où ils avaient trouvé refuge, n’ayant pour compagnie qu’un âne et un bœuf. 33 ans plus tard, cette mère tenait entre ses mains son fils, crucifié sur une croix. Et voilà que 3 jours plus tard, son fils se présente, Vivant, à tous ses amis…

Le 11 mai, nous approcherons de la fête de l’ascension. Nous nous souviendrons de Jésus qui monte au ciel, nous laissant la mission de l’annoncer, de changer de le monde, de le réveiller, de lui ouvrir une nouvelle vie… Et si nous nous saisissions de cette date pour y réfléchir, pour trouver comment partager ce que nous avons vécu de beau, pour annoncer cette espérance d’une vie qui ne se limite pas à un horizon terrestre, mais d’une vie à vivre pleinement, une vie à partager avec la richesse de toutes les relations que nous pouvons tisser ? Si nous prenions conscience de la chance qui est la nôtre pour la partager à tous, et semer dans le monde les graines de la beauté, de la vérité et de la bonté que nous avons en nous ? Comme pour une naissance, pour cette renaissance, il nous reste un mois pour nous préparer…

Stéphane Jourdain

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