Queuleu-Plantières

Dimanche 19 février 2023 – 7e Dimanche du Temps Ordinaire

Pour être parfait « Aimez vos ennemis »  car le soleil se lève pour les méchants et les bons.

Remettons les pendules à l’heure

(après avoir personnellement pris l’avis de M. le Pasteur Pascal TRUNCK)

La question du Temple de Queuleu est devenue une brûlante actualité locale. Il est peut-être regrettable que l’intérêt porte sur le bâtiment plus que sur la communauté qu’il abrita jadis. Ce temple, comme l’église de l’Immaculée-Conception de Queuleu, est un bâtiment sous servitude cultuelle. Cette servitude est cadrée par le Concordat et les articles organiques qui l’accompagnent. Ce sont des établissements publics du culte qui ont la responsabilité de ces lieux. Cela doit nous conduire à ne pas raconter n’importe quoi. Encore moins à colporter des fake news.

Généralement, ce sont les municipalités qui ont la propriété des lieux. Mais cela ne leur donne pas tous les droits. Parfois, ce sont les établissements publics qui détiennent eux-mêmes la propriété. Exemple : l’église Sainte-Thérèse à Metz est propriété du conseil de fabrique. Dans le cas présent du temple de Queuleu, la paroisse réformée de Queuleu est propriétaire des lieux, parcelle 82 A et B, feuille 000 PV 01, Commune de Metz, sur le plan cadastral. La paroisse réformée du Temple Neuf n’a pas de lien direct avec la paroisse réformée du Temple de Queuleu. Ce sont deux établissements publics du culte différents.

Actuellement, le Consistoire intervient car la paroisse de Queuleu est en sommeil depuis plusieurs années et qu’il revient au Consistoire réformé de Metz de suppléer à la vacance. Monsieur le Pasteur Pascal TRUNCK, bien qu’ayant la charge du Temple Neuf, occupe le presbytère voisin du temple de Queuleu, mais c’est lié à la conjoncture présente. Cela explique son implication dans l’affaire, tout comme le fait qu’il soit l’interlocuteur de proximité de la Mairie. Mais, comme un curé avec sa fabrique, il ne dispose d’aucun pouvoir décisionnel.

Plus de communauté protestante sur Queuleu et donc plus de conseil presbytéral. Les questions de l’entretien du bâtiment et de son devenir se posent donc. La Ville de Metz, à travers la bouche du Maire, a déclaré verbalement qu’il ne sera délivré aucun permis de démolir et aucun permis de construire sur la propriété de la paroisse. Il faudrait que cela soit notifié. La vente du temple et du terrain n’est pas certaine du tout, un bail emphytéotique est également une possibilité envisagée. Tout reste à travailler. Plusieurs pistes sont possibles, parmi elles, l’utilisation du lieu de culte par une communauté évangélique chinoise mais rien n’est enclenché, ni décidé. Toutefois, hors d’un usage cultuel, il faudra que la servitude soit levée par la préfecture.

Quel avenir ? Le Consistoire réformé ne pourra pas entretenir le bâtiment à terme. La Mairie non plus. Est-ce que le temple demeurera un lieu de culte à travers l’utilisation par une autre église ? Se transformera-t-il en lieu culturel par le biais d’une association ? Autre piste à explorer ? En tout état de cause, la question de l’entretien des lieux n’est financièrement pas neutre et l’architecture même de l’édifice plaide plutôt en faveur d’un usage religieux chrétien plutôt que musulman ou bouddhiste. Il reste que, généralement, les conseilleurs sont rarement les payeurs. Quant à classer le temple en monument historique, je peux en parler. Je fus curé de Sainte-Thérèse lorsque l’église fut classée en totalité. Les derniers travaux conduits l’ont été en l’an 2000. Depuis, plus rien.

Avec Monsieur le Pasteur, nous trouvons que l’agitation actuelle est excessive. Il est vrai que le terrain est agréable et très apprécié par les chiens du quartier. Je comprends que quelques riverains privilégiés ne souhaitent perdre la vue qu’ils ont sur la ville et le mont St Quentin. Toutefois, il ne faudrait pas que trop d’agitations, même bienveillantes, viennent obérer la sérénité de la réflexion et des démarches possibles. La responsabilité des uns et des autres doit être respectée.

Et puis, je pense que le carême qui approche mérite une cause plus noble en qualité d’engagement concret que les bruits de quartier et une visée spirituelle plus essentielle que les spéculations immobilières.

Philippe BOISSÉ